C'est une substance illégale en France, en plein essor dans les milieux festifs, et qui a causé la mort d'un homme ce lundi 5 septembre. La 3-MMC est une drogue de synthèse qui se prend comme la cocaïne, mais coûte deux fois moins cher. Ce "nouveau produit de synthèse" (NPS) de la famille des cathinones, fabriqué le plus souvent dans des laboratoires d'Asie, mélange les effets de la cocaïne, de la MDMA et des amphétamines. Sous forme de poudre, elle est vendue 30 euros le gramme en moyenne, contre 60 pour la cocaïne.
À l'origine, c'était en particulier les pratiquants du "chemsex" qui consommaient de la 3-MCC. Cette consommation de drogues visait à intensifier les rapports sexuels. "Depuis 2020, l'usage de la 3-MMC s'est décorrélé du chemsex et concerne aujourd'hui un nouveau public plus large, mais déjà consommateur d'autres drogues, notamment de cocaïne", précise Clément Gérome, coordinateur du dispositif Tendances récentes et nouvelles drogues (Trend) de l'Observatoire français des drogues et tendances addictives (OFDT).
Comme la cocaïne, la 3-MMC engendre une "augmentation du rythme cardiaque" et peut entraîner "tachycardie, hypertension et convulsions", avertit l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (EMCDDA), avec un risque "accru" si d'autres substances sont consommées dans le même temps. Des "états psychotiques" avec "paranoïa et profonde anxiété" peuvent se développer chez les usagers après les prises.
Il y a un effet de mode et de disponibilité, c'est indéniable
Jean-Pierre Couteron, addictologue et psychothérapeute
Au cours de l'année, Jean-Pierre Couteron, addictologue et psychothérapeute, a vu arriver en consultation des usagers ayant "perdu le contrôle". "Il y a un effet de mode et de disponibilité, c'est indéniable", assure-t-il. Sur internet, des sites marchands accessibles en quelques clics, sans passer par le darknet, promettent des "livraisons discrètes" dans "toute l'Europe", tout en spécifiant qu'"il est de la responsabilité des clients de s'assurer que les articles commandés sont légaux dans leur pays".
D'après un rapport de l'EMCDDA publié en mars, 3,3 tonnes de cathinones de synthèse ont été saisies dans l'Union européenne en 2020, contre 750 kg un an plus tôt. "Cette augmentation est au moins en partie due aux saisies de 3-MMC, qui représentent un quart des saisies de cathinones de synthèse en 2020", précise l'observatoire. Entrée en vigueur mi-août, une directive de la Commission européenne vient d'inclure la 3-MMC et la 3-CMC, autre cathinone de synthèse, dans sa définition du terme "drogue".
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