Des amendes de 1.500 euros et des stages de citoyenneté ont été infligés lundi 19 mai à deux chauffeurs de bus de Nîmes qui avaient publié sur leur profil Facebook des photos et une vidéo à caractère islamophobe, a assuré le Conseil français du culte musulman (CFCM), partie civile dans cette affaire.
Le tribunal correctionnel est allé au-delà des réquisitions du procureur de la République Patrick Pribille, lequel avait réclamé le 11 avril 1.000 euros d'amende, les stages de citoyenneté et la non-inscription de la condamnation au casier judiciaire, une demande rejetée par les magistrats. En outre, les deux chauffeurs ont été condamnés à payer solidairement 1.000 euros de dommages et intérêts, ainsi que 600 euros au titre des frais d'avocats au CFCM.
Inciter les racistes de tous bords à réfléchir avant d'agir
Abdallah Zekri, président de l'Observatoire national contre l'islamophobie
Le président de l'Observatoire national contre l'islamophobie, Abdallah Zekri, s'est déclaré "satisfait" du jugement, estimant qu'il allait "inciter les racistes de tous bords à réfléchir avant d'agir". "Les actes islamophobes sont malheureusement en constante augmentation et seule la justice peut contribuer à y mettre un terme", a-t-il dit.
Le premier prévenu, soupçonné d'incitation à la discrimination, à la haine ou à la violence, est un ancien élu du personnel de 44 ans. Il avait reconnu à l'audience avoir publié en mai dernier une photo montrant un musulman en prière avec un porc le chevauchant et mimant l'acte sexuel avec pour légende: "C'est toi qui voulait niquer la France". Il avait rendu ses mandats après cette affaire.
Le second prévenu est l'un de ses collègues de 52 ans. Il avait admis avoir diffusé une vidéo-montage représentant des personnes d'origine maghrébine, et notamment des femmes voilées à un arrêt de bus d'un quartier de Nîmes, explosant sous des missiles. Cette vidéo avait causé beaucoup d'émoi dans certains quartiers, notamment auprès des jeunes de confession musulmane. Le CFCM était alors intervenu pour calmer les esprits.
Les deux hommes avaient affirmé qu'ils n'étaient pas racistes et qu'ils avaient publié, pour l'un les photos et pour l'autre la vidéo reçue auparavant par SMS, tout simplement parce qu'ils les avaient trouvées drôles. Ils avaient assuré n'avoir voulu choquer personne, n'avoir pas eu conscience qu'ils commettaient une faute pénale et rappelé qu'ils avaient retiré les images incriminées.
En outre, selon eux, la publication était limitée à "leurs amis". Mais l'un d'eux devait "être véreux", avait fait valoir l'un des deux prévenus, en parlant de celui qui avait diffusé largement la vidéo. "Cette captation d'images est utilisée par les radicaux. Or lutter contre la radicalisation, c'est lutter contre son corollaire, l'islamophobie, avec ce type d'humour", avait plaidé Me Khadija Aoudia, au nom du CFCM.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte