- 07m52s
- Accueil
- Actu
- Justice et faits divers
- Procès Méline : "J'aurais dû mourir", dit la mère de la victime
2 min de lecture
Procès Méline : "J'aurais dû mourir", dit la mère de la victime
REPLAY / TÉMOIGNAGE - Laurence Nait-Kaoudj a été condamnée à cinq de prison avec sursis mardi 15 septembre après le meurtre de sa fille lourdement handicapée.
Un dessin du procès de Laurence Nait Kaoudjt, au second plan derrière l'un de ses avocats Eric Dupont-Moretti, à Rennes le 14 septembre 2015
Crédit : BENOIT PEYRUCQ / AFP
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
Des cris de colère ont retenti mardi soir au Palais de Justice de Rennes. Des cris qui ont retenti après le verdict du procès de cette maman qui a mis fin aux jours de sa fille de 8 ans très lourdement handicapée. Laurence Nait Kaoudjt avait tenté de suicider en même temps. C'était en 2010 à Saint-Malo. Elle se disait fatiguée, incapable d'épargner à son enfant les souffrances de son handicap.
Vous n'avez pas de cœur
Laurence Nait Kaoudjt, mère de Méline
Mardi 15 septembre, elle a fait part de son écœurement lorsque les jurés l'ont condamnée à 5 ans de prison avec sursis, suivant ainsi les réquisitions de l'avocat général. "Vous n'avez pas de cœur", a-t-elle lancé alors qu'elle attendait un acquittement. "Les jurés ont représenté la société, la société n'a pas de cœur. J'aurais du mourir, j'aurais du partir avec ma fille. Je suis écœurée, on ne m'a pas entendue. Si j'étais morte avec ma fille, on serait venu pleurer sur ma tombe, s'effondre-t-elle. Le monde du handicap, on s'en fiche complètement ! Méline est toujours avec moi, et maintenant je voudrais être avec elle", conclut la mère en sanglots.
Méline est toujours avec moi, et maintenant je voudrais être avec elle
Laurence Nait Kaoudjt, mère de Méline
Pour son avocat, Éric Dupond-Moretti, l'acquittement était possible puisque "les experts psychologues et psychiatres disaient qu'elle n'avait pas eu d'autre choix. Ça a été répété de nombreuses reprises sous cette formulation (...) Et puis humainement c'était extrêmement important (...) On a demandé au jury de la regarder pour une fois sans défiance, mais avec de l'encouragement, de la solidarité, une sorte de fraternité. Ça n'était pas au rendez-vous ce soir, on est infiniment triste." Et l'avocat de rappeler que Laurence Nait Kaoudjt a tenté de se suicider en même temps que le drame. Elle regrette, ce soir, ne pas avoir réussi. "Je pense que si cette femme a tué sa petite fille, elle n'est pas une meurtrière et la cour d'assise devait le dire".
