Procès Méline : la mère qui a tué sa fille handicapée condamnée à cinq ans de prison avec sursis

Laurence Nait Kaoudjt a été condamnée à cinq ans de prison avec sursis, mardi 15 septembre par la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine à Rennes. Cette mère de famille de 49 ans est coupable du meurtre de sa fille Méline, âgée de 8 ans et lourdement handicapée, en août 2010 à Saint-Malo. Les six jurés, quatre femmes et deux hommes, ont donc suivi le réquisitoire de l'avocat général qui avait demandé de "l'empathie". Les avocats de la défense avaient plaidé l'acquittement de leur cliente, qui encourait la réclusion criminelle à perpétuité, pour "contrainte morale".

Après l'énoncé du verdict, la femme condamnée a crié sa colère. "J'aurais mieux fait de mourir. Vous n'avez pas de cœur, vous n'avez pas compris mon geste d'amour. Si, demain, vous lisez que je me suis suicidée, je vous regarde tous dans les yeux, c'est sur votre conscience", a-t-elle lancé aux jurés et à la cour en précisant ne pas vouloir interjeter appel. "Si eux (les jurés) n'ont pas compris, personne ne peut comprendre", a-t-elle ajouté.

La mère voulait se suicider

Au cours de ce procès, Laurence Nait Kaoudjt a expliqué comment elle s'était préparée pendant une semaine à mettre fin aux jours de sa fille, qui n'était pas autonome et ne savait quasiment pas parler. Elle a ainsi raconté avoir couché sa fille, au soir du 22 août 2010, après lui avoir administré du somnifère et un anti-douleur. Elle a ensuite reconnu avoir étranglé Méline à l'aide d'une écharpe tout en plaçant un coussin sur sa tête. "Elle avait l'air apaisée, c'était un petit ange", a confié la mère qui a tenté de suicider dans la foulée à l'aide d'une forte dose de somnifères et en se tranchant les veines.

Avant le jugement, des experts ont étudié le profil psychiatrique de la femme. L'un d'entre eux avait fait état d'une "mélancolie délirante" et de "troubles psychologiques graves". Des conclusions réfutées par la condamnée et ses avocats, notamment Éric Dupond-Moretti. Ce dernier avait d'ailleurs assuré, lundi, que la défense ne souhaitait "pas de l'acquittement sous l'empire d'un délire".