Procès de Christophe Ruggia : le récit de la sœur du réalisateur, qui avait recueilli les confidences d'Adèle Haenel

L'audience a repris ce mardi 10 décembre au tribunal de Paris où le réalisateur Christophe Ruggia est jugé pour agression sexuelle sur mineur. À la barre lundi, Adèle Haenel l'a traité de "gros menteur". Christophe Ruggia venait de nier les agressions sexuelles qu'elle dit avoir subies entre ses 12 et ses 14 ans. Les baisers appuyés dans le cou, les mains sur la cuisse… Ce mardi, elle lui a adressé : "Mais ferme ta gueule", avant de quitter la salle d'audience.

Le tribunal a recueilli le témoignage de Véronique Ruggia, la petite sœur du réalisateur. Elle a notamment coaché Adèle Haenel avant et pendant le tournage des Diables. Surtout, elle avait recueilli les confidences de l'adolescente bien avant que l'affaire éclate. À la barre, elle se remémore ce jour de 2019. On est dix ans avant l'article de Mediapart et la révélation de l'affaire. 

Elle croise Adèle Haenel dans la rue par hasard et la jeune actrice laisse éclater sa colère : "Tu n'as rien vu, tu as laissé faire". Véronique Ruggia se souvient être tombée par terre sur le trottoir. Le lendemain, les deux femmes se revoient chez elle et Adèle Haenel lui raconte que Christophe Ruggia l'a "tripotée". "Il a essayé de m'embrasser", poursuit la jeune actrice, "c'est horrible, il est si vieux et moi, j'étais petite".

Plus tard, Véronique Ruggia confronte son frère à ces accusations et Christophe Ruggia coupe court à la conversation. "Il pleure, il éclate en sanglots", dit sa sœur. "Triste d'avoir perdu Adèle", lui répond-il à ce moment-là. Il évoque un geste malencontreux, il lui aurait, "touché la poitrine sans le vouloir". Très ému dans cette position délicate qui consiste à témoigner en partie contre son frère, Véronique Ruggia résume : "J'ai compris qu'il avait éprouvé un sentiment amoureux à l'égard d'une gamine".

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