C'est évidemment ce que tout le monde va guetter à l'ouverture de son procès, ce lundi 5 février. Plus de deux ans après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, quelle sera l'attitude de Salah Abdeslam dans le box des accusés ? Le seul survivant des commandos jihadiste va être jugé à Bruxelles pour sa participation présumée à une fusillade avec des policiers à la fin de sa cavale, en mars 2016. Trois policiers avaient été blessés.
Lui qui a demandé à être présent, va-t-il utiliser ce procès comme une tribune ? Déverser sa haine envers ceux qu'il appelle les mécréants ? Ou va-t-il se taire ? Refuser de dire le moindre mot, défier le tribunal, comme il défie les juges français depuis des mois à présent, en choisissant de se murer dans le silence.
C'est en tous cas ce que pensent les plus hauts magistrats de la section antiterroriste à Paris. "Il ne dira rien", prédit déjà l'un d'eux avant même que le procès n'ait commencé. D'après cette source, il ne faut pas s'attendre à des mots de pardon ou à une quelconque réponse sur son rôle dans les attentats du 13 novembre qui ont fait 130 victimes. Les familles de victimes le savent. Mais certaines ne veulent pas rater l'occasion d'avoir en face d'elles, à quelques mètres à peine, le dernier survivant des commandos meurtriers, désormais âgé de 28 ans.