Les deux surveillants pénitentiaires agressés par un détenu dans l'unité de prévention de la radicalisation de la maison d'arrêt d'Osny (Val d'Oise), dimanche 4 septembre, pourraient avoir fait l'objet d'une attaque motivée par la mouvance jihadiste. Cette information, rapportée par Le Figaro, explique pourquoi le parquet antiterroriste de Paris s'est saisi lundi de l'enquête de flagrance ouverte pour "tentative d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste".
Selon des sources pénitentiaires citées par le quotidien, l'agresseur, condamné en 2016 dans une affaire d'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, avait pour objectif de réaliser une "exécution" similaire à celles pratiquées et revendiquées par Daesh. Pour cela, il aurait bénéficié de la complicité d'autres détenus qui étaient au courant de la préparation de cette agression.
Pour avancer la piste de l'attaque islamiste, les enquêteurs s'appuient sur le comportement de l'auteur des faits. Au moment de l'agression, ce dernier aurait fait une prière après avoir recouvert l'une des portes de cellules avec le sang du surveillant touché au cou par une arme blanche d'une vingtaine de centimètres. De plus, la section antiterroriste s'est saisie de l'affaire en se basant sur les propos du détenu lors de sa garde à vue, selon une source proche de l'enquête citée par l'AFP. Selon le délégué régional FO Jérôme Nobécourt, l'homme a reconnu avoir prémédité son acte.
Les enquêteurs tentent également de savoir s'il existe des liens entre le détenu et Larossi Abballa, le jihadiste auteur du double meurtre d'un couple de policiers à Magnanville en juin dernier. Dans sa vidéo de revendication, le meurtrier, tué par les forces de l'ordre, avait lancé un appel au meurtre de surveillants de prison.