Piratage massif chez Adecco : le procès s’ouvre à Lyon pour les 72.000 victimes

Le procès Adecco s’est ouvert ce lundi 16 juin 2025 à Lyon. Sur le banc des prévenus : 14 personnes sont poursuivies pour escroquerie en bande organisée. Des hackers et des escrocs, accusés d’avoir piraté les données du géant de l’intérim Adecco, dans le but de multiplier les vols et les arnaques.

À l’origine de ce piratage hors normes : un jeune de 19 ans, en CDD chez Adecco à Besançon en 2022. Il a tout simplement vendu ses identifiants et son mot de passe sur le dark web à un hacker, un escroc du web. Ce dernier a alors eu accès au compte de près de 8 millions d’intérimaires. Résultat : 72.000 d’entre eux se sont fait ponctionner 49 euros. Mais surtout, leurs données personnelles ont été massivement volées.

"Parmi les renseignements récupérés, il y a notamment des relevés d’identité bancaire", explique Maud Tribollet, avocate de plusieurs dizaines de victimes.

Usurpation d'identités

"Avec des coordonnées bancaires, on peut faire plein de choses", assure-t-elle. Et ce n’est pas tout. Les dossiers contenaient aussi des copies de cartes d’identité fournies pour la constitution des dossiers d'intérimaires, ainsi que des numéros de sécurité sociale. "Avec tous ces documents, il peut y avoir des usurpations d’identité. Aujourd’hui, beaucoup de victimes s’interrogent : est-ce que mes données ont été utilisées ? Si ce n’est pas maintenant, ça peut être plus tard".

L’usurpation d’identité, c’est précisément ce qu’a vécu Mélodie, ancienne intérimaire chez Adecco. Elle fait partie des rares victimes présentes à l’audience.

"J’ai été victime d’usurpation d’identité dans plusieurs endroits : en Espagne, à Vichy, à Besançon… Il y a eu des ouvertures de comptes à mon nom", explique-t-elle. Un délit qu'elle qualifie de grave : "L’identité, elle n’appartient qu’à soi. Ce qui veut dire que s'il y a problème et que c’est à votre nom, c’est forcément vous qui allez en être accusé et peut être en subir les conséquences".

Selon les enquêteurs, les escrocs auraient détourné au minimum 1,5 million d’euros.