"Mon père s'est battu pour la France et la France l'a tué" : à Toulon, un ex-combattant de l'Indochine tué par erreur lors d'une opération de police

Une mort accidentelle qui suscite l'indignation ! Kaddour Boutrik, 91 ans, a été tué par erreur le 19 mars dernier, percuté par la porte blindée de son appartement à Toulon (Var), défoncée par les policiers qui venaient interpeller son petit-fils lors d'une opération "place nette". 

Il est précisément six heures du matin quand la police intervient devant l'appartement de cet ancien combattant en Indochine. Au moment où la porte blindée cède après des coups de bélier, le nonagénaire, malentendant, se trouve juste derrière. 

Kaddour reçoit la porte en pleine tête comme l'explique à RTL sa fille aînée, Saleha, qui en veut aux forces de l'ordre. "Mon père n'a pas dû entendre ce qu'il se passait derrière. Il a peut-être voulu retenir la porte." Et de poursuivre : "Pourquoi continuer à vouloir défoncer la porte ? Ils savaient qu'une personne âgée vivait seule, là [...] Les agents se sont excusés. Ils ont admis une faute."

Une heure plus tard, elle apprend que son père est aux urgences. Le temps du trajet, il décède d'une hémorragie cérébrale. Elle se souvient de l'état du corps à l'hôpital. "C'était le choc pour moi. Imaginez comment son crâne était fracassé !" Aujourd'hui, Saleha se sent trahie pour son père, ex-combattant de l'armée française. "Il a fait la guerre d'Algérie, la guerre d'Indochine. Mon père s'est battu pour la France, il a construit la France et la France l'a tué", souligne-t-elle.

De son côté, le petit-fils, recherché dans l'appartement, est toujours en fuite. Sa mère l'appelle à se rendre au plus vite. 

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