- Accueil
- Actu
- Justice et faits divers
- Meurtriers soupçonnés relâchés : "La règle c'est la liberté", dit Jean-Yves Le Borgne, avocat pénaliste
Meurtriers soupçonnés relâchés : "La règle c'est la liberté", dit Jean-Yves Le Borgne, avocat pénaliste
REPLAY - INVITÉ RTL - Deux personnes soupçonnées de meurtre, condamnées en première instance par la justice, ont été remises en liberté à cause de questions de procédure. Une situation qui a révolté les familles des victimes.
Manuel Gonzales, surnommée la Veuve Noire, avait été condamnée à 30 ans de prison pour le meurtre de son mari. Rajeswaran Paskaran à 20 ans pour le meurtre d'un policier. Mais tous deux sont aujourd'hui en liberté à cause de questions de procédure. Comment cela peut-il arriver ? "Je comprends que ça choque, explique Jean-Yves Le Borgne, avocat pénaliste et ancien bâtonnier de Paris. Mais la justice ne doit pas répondre à une réaction émotionnelle et, disons-le, de surface." Jean-Yves Le Borgne précise : "La justice est rendue en fonction d'un certains nombre de principes, dont le plus important est la présomption d'innocence".
Les deux personnes soupçonnées de meurtre, remises en liberté, sont donc en liberté tant que la deuxième partie de leur procès n'est pas terminée. "Ça signifie qu'ils ne sont pas considérés comme coupables. Nous avons une autre règle qui est que la règle est la liberté et la détention l'exception", rappelle Jean-Yves Le Borgne.
Dans les pays anglo-saxon où la règle c'est la liberté sous caution, on peut avoir 200 ans de prison.
Jean-Yves Le Borgne, avocat pénaliste
"Je renvoie l'opinion française, qui n'est pas du côté de ce que je dis, j'en suis bien convaincu, à des usages qui sont ceux des pays anglo-saxons, où pratiquement quoi que l'on ait fait, c'est la liberté sous caution, fusse pour aboutir quelques temps après à des peines considérables, puisque les Américains accumulent les peines et que l'on peut avoir 200 ans de prison."
Les règles françaises ne sont donc pas si simples. L'incarcération qui précède le jugement n'est peut-être pas la solution "sauf s'il y a danger ou menace", selon l'avocat. Mais que dire aux familles des victimes, indignées par la remise en liberté des meurtriers présumés d'un de leurs proches ? "Il ne faut parler ni aux familles des victimes, ni aux familles des jugés parce que pour les premiers seront toujours pour l'incarcération et les seconds, persuadés que c'est un gentil garçon, seront pour qu'il reste en liberté", analyse Jean-Yves Le Borgne.
