Meurtre d'Ariane Guillot à Nice en 2001 : le pôle cold case lance un appel à témoins

Le 18 avril 2001, Ariane Guillot se promène avec son neveu de trois ans sur la colline du Château, en surplomb de la baie des Anges. L'enseignante en vacances est passée voir son frère à Nice et son fils qu’elle adore.

Vers 17 heures, un agent des espaces verts entend un cri et se précipite. Il découvre le corps sans vie de la jeune femme de 25 ans blonde aux yeux clairs : "La victime était allongée sur le dos, le corps ensanglanté, raconte-t-il alors à Nice Matin. J’ai immédiatement pris l’enfant dans mes bras afin de le réconforter. Quelques minutes après le drame, les secours étaient sur place."

Des témoins affirmeront avoir entendu "J’en n’ai pas", comme si l’enseignante avait refusé de l’argent ou une cigarette. L’enfant, qui a tout vu, parlera du "chasseur" qui a surgit des buissons. Un ADN est isolé sur une possible trace de sang laissé par l’auteur. Las, le meurtrier reste introuvable.

Un appel à témoin vidéo

En 2009 l’affaire est classée par la justice niçoise. Jusqu’à 2023 : après l’analyse d’une série de crimes non résolus lancée par le nouveau pôle national dédié aux cold case, le dossier d’Ariane Guillot ressort de l’oubli. Les enquêteurs de l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) de la PJ est chargé de relire toute la procédure à la recherche d’un élément passé inaperçu.

L’OCRVP et le parquet de Nanterre passent aujourd’hui à la vitesse supérieure. Un appel à témoin vidéo, le cinquième de la série "en Quête d’indices" du pôle cold case, est lancé ce mardi 14 octobre pour faire avancer l’enquête.

L’idée c’est de susciter le témoignage de personnes qui étaient proches des faits

Yves Badorc, procureur de Nanterre

"Dans la vidéo on voit une photo de la victime à l’époque, de son neveu avec l’imperméable jaune qu’il portait, la localisation du crime, et une modélisation du couteau utilisé", décrit le procureur de Nanterre Yves Badorc, qui incite avant tout à regarder le petit film de 2 minutes. "L’idée c’est de susciter le témoignage de personnes qui étaient proches des faits et qui, de manière rétrospective, peuvent reconsidérer une scène ou un élément qui leur semblait insignifiant à l’époque mais qui est en fait déterminant."

Des souvenirs très précis peuvent émerger, même 24 ans après

Les spécialistes des cold cases le savent : même 24 ans après, des souvenirs très précis peuvent émerger. Le commissaire Franck Dannerolle dirige l’OCRVP ; l’office cold case de la PJ : "On a cette surprise de la mémoire des gens, parfois ils se rappellent d’une date parce que ce jour-là il y avait un autre élément de leur vie qui les a marqués, ou ils se souviennent du crime lui-même. On a parfois des témoignages d’une précision millimétrée."

La mort d’Ariane Guillot avait bouleversé les Niçois, c’est aussi un élément qui justifie l’appel à témoin. "C’est une affaire qui a férocement marqué la mémoire de quelqu’un", espère Franck Dannerolle. "On est dans un endroit public, fréquenté, avec un crime odieux, forcément quelqu’un a du voir ou entendre quelque chose. Ariane Guillot était dans la fleur de l’âge, avec le petit enfant, elle a pu être remarquée."

5e appel à témoins lancé par le pôle des crimes sériels ou non élucidés

C’est le cinquième appel à témoins lancé par le pôle des crimes sériels ou non élucidés (PCSNE, son vrai nom) depuis sa création en 2022. L’un d’eux a permis de "fermer une porte" importante, indique à RTL le procureur Yves Badorc qui souligne que "en Quête d’indice" vise autant à trouver de nouvelles pistes qu’à en écarter certaines définitivement.

Le pôle, qui compte aujourd’hui quatre juges d’instruction spécialisés, enquête aujourd’hui sur 123 dossiers de crimes sériels ou non élucidés, et étudie 13 profils criminels.

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

Je créé mon compte Se connecter

S’abonner à la Newsletter RTL Info