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L'aéroport de Vatry, dans la Marne, était encore confiné vendredi soir pour faciliter l'intervention des autorités.
Crédit : FRANCOIS NASCIMBENI / AFP
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Un Airbus A340 fait l'objet de toutes les attentions, après avoir atterri, jeudi après-midi, sur la piste du petit aéroport de Vatry dans la Marne, pour une escale technique. À la suite d'un "signalement anonyme", l'appareil a été immobilisé par les autorités françaises pour des soupçons de traite d'êtres humains en bande organisée sur les 303 passagers d'origine indienne qui se trouvent à bord, a indiqué le parquet de Paris, relayé par l'AFP. Le vol, en partance de Dubaï, se dirigeait vers le Nicaragua, en Amérique-du-Sud. Deux passagers ont été arrêtés et placés en garde à vue. Selon une source proche du dossier, des mineurs figurent parmi les passagers du vol.
L'enquête en cours, menée par la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), vise à "vérifier si des éléments viendraient corroborer" les soupçons de traite d'êtres humains, selon le parquet. "Des vérifications d'identité ont été effectuées sur les 303 passagers et sur les personnels navigants", ainsi que des "vérifications des conditions et objectifs de transport des passagers", a-t-il précisé.
Un dispositif de gendarmerie empêchait vendredi soir l'accès à l'aéroport, confiné, a constaté une journaliste de l'AFP. Devant l'aérogare, une rangée de bâches blanches cachait la baie vitrée du hall d'arrivée. Selon la préfecture de la Marne, cet avion de la compagnie roumaine, Legend Airlines, est immobilisé depuis "son atterrissage (jeudi) dans l'après-midi" et une intervention à bord de la brigade de gendarmerie des transports aériens.
Le préfet de la Marne a étendu par arrêté la zone d'attente des étrangers au hall d'accueil de l'aéroport. Les passagers y disposent, selon la préfecture, de "lits individuels". La protection civile de la Marne a également confirmé à l'AFP avoir déployé au sein de l'aéroport des couchages et des douches, et avoir mobilisé depuis jeudi soir une dizaine de bénévoles, qui se succèdent pour accompagner les passagers. Selon la préfecture, qui a ouvert une cellule de crise, les passagers ont passé "la nuit (de vendredi à samedi) à l'aéroport".
L'ambassade de l'Inde en France a aussi réagi via un message sur X (ex-Twitter) à cette situation : "L'ambassade a obtenu l'accès consulaire. Nous étudions la situation et veillons au bien-être des passagers", a-t-elle indiqué.
Selon une source proche du dossier, ces passagers indiens sont probablement des travailleurs aux Émirats arabes unis. Ceux-ci pourraient avoir planifié de se rendre en Amérique centrale afin de tenter ensuite d'entrer illégalement aux États-Unis, ou au Canada. La loi prévoit que s'il arrive en France par avion et que l'embarquement vers son pays de destination lui est refusé, un étranger peut être maintenu en zone d'attente pendant quatre jours maximum par la police aux frontières.
Ce maintien peut ensuite être prolongé de huit jours par un juge des détentions et de la liberté (JLD), puis de huit jours supplémentaires à titre exceptionnel. Au maximum, en fonction des recours, le maintien en zone d'accueil peut atteindre 26 jours.
La compagnie roumaine a aussi fait part de sa réaction à l'AFP, se défendant d'avoir commis toute "infraction" : "La compagnie estime qu'elle n'a rien à se reprocher, n'a commis aucune infraction et se tient à disposition des autorités françaises", a assuré à l'Agence France-Presse Liliana Bakayoko, qui se présente comme l'avocate de Legend Airlines. L'entreprise compte "se porter partie civile si des poursuites sont initiées par le ministère public, ou porter plainte" dans le cas contraire, a-t-elle ajouté.
D'après le site spécialisé Flightradar, Legend Airlines est une petite compagnie dont la flotte est composée de quatre avions, dont deux A340-313.
La Direction nationale de la police aux frontières (notamment l'Oltim, Office de lutte contre le trafic illicite de migrants), la gendarmerie des transports aériens et la brigade de recherche de Vitry-le-François ont été cosaisies, a encore précisé le parquet. La traite des êtres humains est un "crime faisant encourir 20 ans de réclusion criminelle et trois millions d'euros d'amende", souligne-t-il.
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