Le procès de l'affaire dite du Carlton s'est ouvert ce lundi 2 février à Lille, avec Dominique Strauss-Kahn en vedette aux côtés de 13 autres prévenus, tous jugés pour proxénétisme aggravé.
En costume noir et cravate foncée, l'ancien patron du FMI est apparu vers 13h25, devisant l'air sérieux mais détendu, les mains dans les poches, avec son avocat Me Henri Leclerc, selon les images retransmises par la télévision interne.
Accusé d'être le principal bénéficiaire et instigateur de soirées libertines à Paris et Washington, Dominique Strauss-Kahn, longtemps favori des sondages en vue de la présidentielle de 2012 en France, risque jusqu'à dix ans de prison et une amende de plus d'un million d'euros.
A 65 ans, l'ancien ministre socialiste est sur le banc des prévenus avec treize autres personnes : hôtelier, policier, avocat, entrepreneurs, et même un souteneur, "Dodo la Saumure". Une prise de parole de Dominique Strauss-Kahn, surnommé DSK, n'est pas prévue avant le milieu de la semaine prochaine. Le procès doit durer au moins trois semaines.
Dès l'aube, des dizaines de médias français et étrangers ont déployé devant le palais de justice cars-régie et plateaux de direct pour commenter cette nouvelle aventure judiciaire, dite "Affaire du Carlton" (nom d'un hôtel de luxe de Lille), de celui qui fut l'un des plus puissants de la planète.
La défense de Dominique Strauss-Kahn n'a pas varié : il était adepte du libertinage, pas de prostituées, et ignorait la qualité des jeunes femmes participant aux soirées.
"C'est vraiment nous faire croire qu'il est naïf", rétorque "Jade", l'une des prostituées interrogées pendant l'enquête, particulièrement sévère contre DSK, selon une source judiciaire. L'avocat de cette dernière Me Gérald Laporte, a prévu de demander le huis clos des audiences. Trois scénarios sont possibles: il peut accéder à la requête, la refuser, ou accorder un huis clos partiel.
"Jade" est l'une des deux seules prostituées à s'être portée partie civile dans un premier temps, mais deux autres souhaitent les rejoindre, selon une association qui les soutient.
Les juges ont estimé au terme de l'instruction, d'une part, que DSK ne pouvait ignorer que les femmes qu'on lui présentait lors de parties fines étaient des prostituées rémunérées et, d'autre part, que ces soirées étaient organisées spécialement pour lui, en faisant "le roi de la fête".
Le goût extrême de cet ancien ministre pour les femmes a déjà anéanti sa carrière politique. L'affaire du Carlton a commencé parallèlement au scandale de New York, lorsqu'une femme de chambre d'un grand hôtel, le Sofitel, l'a accusé de viol.
Des images tournent alors en boucle dans le monde entier, montrant DSK menotté et encadré de policiers. Le dossier s'achève par un accord financier confidentiel entre DSK et son accusatrice, Nafissatou Diallo.
L'enquête préliminaire dans le scandale du Carlton avait été ouverte par la police judiciaire de Lille, sur des renseignements anonymes. Les enquêteurs se penchent alors sur les fréquentations de l'hôtel Carlton et de l'hôtel des Tours, où René Kojfer, chargé des relations publiques du Carlton, est soupçonné de faire venir des prostituées pour satisfaire quelques clients.
La surveillance mise en place, notamment sur le téléphone portable de René Kojfer, fait sortir peu à peu des noms, dont celui de Dominique Strauss-Kahn, lâché fortuitement au détour d'une conversation.
Les enquêteurs remontent un réseau de notables qu'ils soupçonnent de profiter des jeunes femmes mises à disposition par le chargé des relations publiques. Parmi eux, David Roquet, un hommes d'affaires, et Fabrice Paszkowski, un entrepreneur spécialisé dans le matériel médical. Ces derniers font partie d'un cercle amical, libertin, auquel viennent s'ajouter Jean-Christophe Lagarde, un policier, et Dominique Strauss-Kahn.
Selon l'accusation, les quatre hommes se retrouvent à l'occasion de plusieurs soirées, dans le nord mais aussi à Paris ou encore à Washington, siège du FMI, où trois voyages sont organisés alors que DSK dirige encore l'institution.
Lundi, le dossier pourrait rebondir avec la diffusion d'un documentaire sur la chaîne Canal+. Celui-ci affirme que des écoutes de plusieurs protagonistes de l'affaire du Carlton, autorisées par le gouvernement de droite de l'époque, auraient été menées durant neuf mois, entre juin 2010 et février 2011, soit avant la révélation du scandale de Lille.
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