Procès du Carlton : des réseaux multiples pour l'organisation des soirées de DSK
REPLAY / ÉCLAIRAGE - Des réseaux belges, lillois et issus du Carlton auraient permis à Dominique Strauss-Kahn de participer à une dizaine de parties fines en France, en Belgique et aux États-Unis.
Le procès du Carlton s'ouvre ce lundi 2 février. La justice dispose de trois semaines pour statuer sur cette affaire de proxénétisme aggravé. À elle de déterminer le degré d'implication de Dominique Strauss-Kahn, qui évoque, lui, des soirées libertines.
Savait-il que les filles croisées étaient des prostituées ? Était-il l'instigateur de ces parties fines ? Entre 2007 et 2011, plusieurs messages envoyés à son réseau évoquent des "cadeaux", des "copines" voire du "matériel". David Roquet, Fabrice Paszkowski, René Kojfer et Dominique Alderweireld dit Dodo La Saumure, sont chargés d'organiser les soirées à Paris, Lille, Gand (Belgique) ou encore Washington.
Un réseau lillois
Des hommes au profil très différents. David Roquet, ancien entrepreneur, et Fabrice Paszkowski, responsable d'une société de matériel médical, tous les deux à Lens (Pas-de-Calais), se présentent comme deux proches de DSK, rencontré en 2005 lors d'un forum des entreprises à Béthune. Ils sont accusés d'avoir financé les voyages et les soirées sur le compte de leur entreprise, notamment Eiffage, dans le cas de David Roquet. L'ex-compagne de Fabrice Paszkowski, Virginie Dufour, se serait, elle, occupée de la logistique.
Le numéro trois de la police du Nord, Jean-Christophe Lagarde, et Emmanuel Rigiaire, un avocat, sont également soupçonnés d'être les intermédiaires lillois chargés d'organiser ces soirées.
Les dirigeants du Carlton
René Kofjer est, lui, directement lié au Carlton dont il est l'ancien chargé des relations publiques. Ami d'enfance de Dodo La Saumure, proxénète et propriétaire de maisons closes en Belgique déjà condamné par la justice, il est également connu de la police dont il est un informateur. Le gérant du Carlton, Francis Henrion, et son propriétaire Hervé Franchois, sont également concernés par l'affaire.
La compagne de Dodo La Saumure, Béatrice Legrain, et deux de ses associés, Jean-Jacques Martin et Guy Deroullers, ont, eux aussi, été mis en examen. Dodo La Saumure est, lui, accusé d'avoir exploité des mineures sans papier et d'avoir fourni des filles aux soirées organisées par le réseau du Carlton.
Les accusations des jeunes femmes
Toutes ces personnalités ont participé à une dizaine de soirées dont DSK nie le caractère pornographique évoqué par les parties civiles. C'est en 2011 que la police est prévenue de leur possible existence. Jade, qui a fait partie des filles amenées à ces parties, assure qu'elles n'avaient "rien à voir avec de l'échangisme" et évoque "un amas de corps sur un matelas" ou, à propos d'un autre soir, "sept ou huit filles sur DSK, sans aucun préservatif".
Aurélie, une autre de ces jeunes femmes, va plus loin et parle de la "relation forcée" qu'aurait eue Dominique Strauss-Kahn avec Marion. Le patron du FMI aurait d'ailleurs été "aidé par David Roquet". Et de relater des rapports sexuels sans préliminaire, comme preuve de "l'abattage" dont auraient été victimes ces jeunes femmes.
