Ils étaient 1.944 en 2017, contre 1.123 en 2016. Le nombre d'étrangers placés en rétention administrative a presque doublé sur un an, et plus particulièrement sur la fin de l'année 2017. "L'attentat de Marseille a accéléré cette tendance", analyse David Rohi, de La Cimade, association d'aide aux sans-papiers. L'association dénonce ce lundi 8 janvier une "explosion de l'enfermement".
Au mois d'octobre, un sans-papiers tunisien, libéré la veille d'un centre de rétention administrative (Cra), avait tué deux jeunes femmes devant la Gare Saint-Charles. Sa sortie récente du Cra, conséquence de dysfonctionnements administratifs et d'une surcharge du centre, a permis son passage à l'acte, et ce constat aurait conduit à davantage de fermeté. En conséquence, la rétention a augmenté au cours des semaines suivantes.
Ce doublement des enfermements n'est pas sans conséquences. "Les centres sont pleins à ras bord, alerte David Rohi. Cela génère des grosses difficultés car (...) les tensions, comme (le centre de rétention) est un lieu de privation de libertés, se multiplient. Ces personnes (les étrangers enfermés, ndlr) sont à bout, les services de police eux-mêmes sont débordés", poursuit-il, mettant en lumière une situation qui, selon lui, ne pourra pas durer.
Pour David Rohi, ce doublement n'est pas seulement lié à l'attaque de Marseille. Il serait selon lui "la conséquence d'une volonté politique" de l'actuel gouvernement "qui a précédé l'attentat". Le représentant de la Cimade dénonce "une orientation politique qui sur le plan humain est délétère, et qui va conduire, peut-être, à faire exploser ce système", alerte-t-il.
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