Un incendie particulièrement meurtrier. À Reims, un incendie dans une tour d'habitation a coûté la vie à quatre personnes, dont un enfant, dans la nuit du 5 au 6 juin et une enquête a été ouverte pour établir les causes du drame. Trois adultes et un enfant sont morts et un autre enfant est porté disparu, selon un communiqué de la préfecture de la Marne.
Le maire de Reims, Arnaud Robinet, a toutefois indiqué plus tard dans la matinée que les pompiers n'avaient pas trouvé de corps supplémentaire lors de leurs opérations de reconnaissance. L'élu précise que les victimes appartiennent à des familles différentes. L'enfant a été retrouvé mort au quatrième étage, d'où serait parti le feu, deux autres personnes sont décédées par inhalation de fumée et la dernière s'est défenestrée, a-t-il indiqué.
Selon le parquet de Reims, l'enfant de 13 ans qui s'est défenestré a été formellement identifié par sa famille comme étant un des deux frères décédés. Un autre jeune, probablement son frère, ne peut être formellement identifié pour l'instant. Les deux autres victimes sont un fils 59 ans et sa mère de 87 ans asphyxiés tous les deux.
"Je m'apprêtais à dormir et à peine, je me pose sur le lit, j'entends des cris", raconte au micro de RTL Jill, une habitante de cet immeuble dont l'appartement se situe au cinquième étage, un étage plus haut que celui du départ du feu. Enceinte de six mois, elle n'arrivait pas à dormir à cause de l'agitation de son bébé. "Donc du coup, je me suis dit : 'il y a un souci', raconte-t-elle. Je vais regarder. J'ai vu des flammes à l'extérieur, ça montait".
J'ai couru le risque, j'ai pris les marches pour descendre. L'instinct de survie.
Jill, habitante de l'immeuble touché par un incendie à Reims, sur RTL
Elle raconte comment elle a réussi à s'échapper de l'immeuble en flammes. "Je suis sortie, tout mon immeuble, tout mon couloir avait des flammes, je ne voyais rien, explique-t-elle. J'ai demandé à l'aide, on n'a pas répondu. Étant donné qu'il n'y a pas d'issue de secours, c'est juste l'ascenseur, les escaliers, j'ai appelé à l'aide, les gens n'ont pas répondu. La deuxième fois, j'ai demandé à l'aide, j'ai entendu la voix d'un homme qui m'a dit : 'madame, descendez'. J'ai dit : 'je ne peux pas, je ne vois pas'. Donc je suis rentrée chez moi, j'ai pris une couette. Je suis rentrée à la cuisine. Quand j'étais dans ma cuisine, pour mouiller avec de l'eau froide, je voyais les flammes qui montaient au niveau de la fenêtre de ma cuisine. J'ai couru le risque, j'ai pris les marches pour descendre. L'instinct de survie".
"Je suis descendue à l'aveugle, poursuit-elle. Doucement, je suis arrivée à un niveau où il n'y avait pas de flammes. J'ai vu mes voisins, nous sommes tous sortis. Les pompiers sont venus me trouver parce que les pompiers n'étaient pas encore là. Dès qu'ils sont arrivés, j'ai demandé à l'aide. Ils m'ont prise en charge, on m'a amenée au CHU".
Cette nuit-là, elle se trouvait seule dans l'appartement. "Là, j'étais seule. Dieu merci, mes enfants n'étaient pas là", assure-t-elle, soulagée.
L'enquête a commencé, les pompiers sont encore dans le bâtiment. Ils sécurisent les endroits et recherchent surtout encore la dernière victime disparue. Ils sont là aussi pour relever les traces qui permettraient d'expliquer le début de cet incendie. Les rescapés ont été emmenés dans un gymnase de Reims où ils sont pris en charge. La police judiciaire procède aux premiers interrogatoires au sein même de ce gymnase pour recueillir les témoignages des habitants.
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