Il y a trois mois, celui qu'on surnomme "La Mouche" s'évadait de manière spectaculaire lors d'un transfert pénitentiaire. Ses complices avaient donné l'assaut sur le fourgon dans lequel se trouvait le détenu au péage d'Incarville dans l'Eure. Pour l'heure, Mohamed Amra et ses complices restent introuvables malgré la mobilisation d'une centaine d'enquêteurs tout l'été et la diffusion d'une notice rouge d'Interpol partout dans le monde.
Pour rappel, l'attaque avait causé la mort de deux surveillants et avait fait trois blessés. "L'un d'entre eux va pouvoir commencer des séances de rééducation. Un autre continue de bénéficier d'un suivi médical", confie Wilfried Fonck, secrétaire national Ufap-Unsa-Justice. Concernant le surveillant qui avait été le plus gravement blessé, "il devra sûrement subir une nouvelle opération médicale dans un hôpital spécialisé afin de récupérer l'usage de son bras".
Au-delà des blessures physiques, c'est le traumatisme subi par l'ensemble de la profession qui est toujours d'actualité. "Tant que cela ne nous arrive pas, il ne s'agit que du domaine de l'angoisse. Aujourd'hui, on sait que le risque qu'un convoi pénitentiaire soit attaqué est réel", poursuit Wilfried Fonck.
L'inquiétude pèse également sur le fait que Mohamed Amra soit toujours introuvable. Le secrétaire national UFAP s'interroge notamment sur la sécurité publique au sens large, mais également sur celle de ses collègues. "On se pose toujours le même genre de question : va-t-on se faire attaquer par un commando lorsque nous seront au tribunal ou sur la route ?"
Il y a 15 jours, un rapport concernant les manquements sur la surveillance de Mohamed Amra était rendu public par le ministère de la Justice. Ce document pointe notamment le manque de communication entre les différents services, mais aussi le fait que les prisons ne savent pas gérer les détenus issus de la criminalité organisée.
Pour Wilfried Fonck, ce rapport n'apporte rien de nouveau et laisse même un goût d'inachevé. "Il ne prend pas en compte la situation des extractions judiciaires sur la sécurisation des parcours. À un passage de péage, nous sommes obligés de nous arrêter à la barrière, ce qui met en danger l'escorte". En somme, le secrétaire national UFAP craint surtout qu'un tel rapport rajoute de la lourdeur administrative et de la bureaucratie "là où il y a déjà des difficultés à agir".
Une question se pose également quant à la publication de ce rapport : qu'en est-il de la responsabilité de l'État dans le drame qui a eu lieu il y a trois mois ? "La responsabilité de l'État est engagée dans la mesure il doit s'assurer de la sécurité des personnels employés. Dans cette situation, l'État a été défaillant", conclu Wilfried Fonck.
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