INFO RTL - Un voisin confondu par son ADN dix ans après le meurtre d'une septuagénaire à Draguignan

Un des dossiers récemment repris par le pôle "cold-case" du tribunal de Nanterre, le meurtre de Micheline Grandin en 2014, à Draguignan, a connu une avancée spectaculaire la semaine dernière, d'après les informations de RTL confirmées par le parquet des Hauts-de-Seine.

Le 12 janvier 2014, la septuagénaire était retrouvée morte dans son appartement, rouée de coups, sans que rien soit dérobé chez elle. Depuis dix ans, le crime était resté un mystère. L'affaire a connu un rebondissement il y a quelques semaines, quand de nouvelles analyses ADN ordonnées sur les scellés ont permis d'identifier l'empreinte génétique d'un voisin sous les ongles de la victime. 
À l'époque des faits, ce jeune homme, âgé alors de seulement 18 ans, avait été soupçonné en raison des incohérences dans ses déclarations et placé en garde à vue, son ADN prélevé. Mais il n'avait pas "matché" et il avait fourni un alibi, affirmant être chez un ami au moment du crime, ami qui avait confirmé. 

L'alibi a évolué dans sa version

Les policiers de l'OCRVP, l'Office de répression des violences faites aux personnes de la police judiciaire, spécialisés dans les affaires non élucidées, et la PJ de Toulon, ont repris le dossier à zéro depuis octobre 2022, avec notamment un vaste travail sur les scellés conservés depuis le meurtre. C'est l'un de ces scellés, des éléments de matière récupérés sous les ongles de la victime, qui sont revenus de l'expertise avec un résultat positif. 

La semaine dernière, les policiers ont donc replacé en garde à vue le suspect et son ami. L'homme, désormais âgé de 28 ans, n'a pas avoué les faits et est resté obscur sur son emploi du temps, d'après une source proche du dossier. Son copain, en revanche, a largement évolué dans sa version. Il affirme à présent qu'il ne se souvient pas de ce qu'il faisait ce jour-là. Des éléments suffisants aux yeux des magistrats pour mettre en examen l'ancien voisin pour meurtre sur personne vulnérable, et le placer en détention. 

Le mobile précis du meurtre reste à établir. L'existence d'un contentieux entre le jeune majeur et sa voisine septuagénaire, qui aurait conduit à un déchaînement de violence, est une des hypothèses suivies. Le suspect vivait en famille à Draguignan chez ses parents, à côté de sa voisine. L'enquête va se poursuivre dans les prochains mois sous la direction de la vice-présidente chargée de l'instruction au sein du pôle cold-case .  

C'est la sixième mise en examen prononcée par le pôle des crimes sériels ou non élucidés de Nanterre depuis sa création en mars 2022.