INFO RTL - Rédoine Faïd : la justice qualifie ses conditions de détention de "contraires à la dignité humaine" et demande d'y remédier

La justice a ordonné l'assouplissement de certaines conditions de détention de Rédoine Faïd, qu'elle juge "contraires à la dignité humaine". C'est le sens de l'ordonnance rendue ce lundi 7 juillet par l'une des juges d'applications des peine du tribunal judiciaire de Béthune (Pas-de-Calais) et que RTL a pu consulter. 

La justice a donc accédé à la dernière requête déposée par le détenu le 17 juin dernier, et donne à l'administration pénitentiaire jusqu'au 28 juillet prochain pour réaliser des aménagements et améliorer ses conditions de détention. 

Le braqueur multirécidiviste est placé sous un régime très strict d'isolement à la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) depuis la fin de sa deuxième évasion, le 4 octobre 2018. Rédoine Faïd est soumis à un hygiaphone, c'est à dire une vitre en plexiglass qui vient le séparer de ses proches au parloir, la fouille régulière de sa cellule couplée à chaque fois avec une fouille à nu, les visites régulières des surveillants, nuit et jour, lors desquelles ils allument la lumière ainsi qu'à l'absence d'unité de vie familiale. 

"Un impact réel sur la santé mentale et psychique du détenu"

Afin de pouvoir rendre une décision éclairée, la magistrate s'est déplacée, en compagnie de la procureure et d'un greffier, au centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil. Depuis le 20 mai 2025, l'administration pénitentiaire a également fait poser, sur toutes les fenêtres des cellules de ce centre pénitentiaire, en plus des barreaux et du caillebotis, une plaque de métal. Résultat, la lumière du jour passe difficilement. "Constatons qu'il est extrêmement compliqué de voir à l'extérieur", écrit la juge sur le procès-verbal que RTL a également pu consulter, "la cellule est très sombre et la lumière artificielle faible." 

"Ces conditions ont un impact réel sur la santé mentale et psychique du détenu, qui nécessite un traitement au long cours et qui génère un dégradation de son état, dont les conséquences peuvent devenir irrémédiables", résume l'ordonnance. La juge d'application des peines rajoute que l'expertise psychiatrique réalisée dernièrement conclut "que ces conditions créent un risque d'aggravation de la dangerosité du détenu contre lui-même ou contre autrui". 

Le 18 novembre dernier, la juge d'application des peines de Béthune, avait déjà décidé de lever l'isolement de Rédoine Faïd. Avant que le parquet ne fasse appel et que la décision soit infirmée le 3 décembre. 

La date de sortie théorique de Rédoine Faïd est le 17 août 2057, l'ancien braqueur aura alors 85 ans. Seul espoir pour le détenu, la fin très proche de sa période de sûreté, le 3 octobre 2025. Une date à partir de laquelle le détenu peut demander une libération conditionnelle.