Une deuxième enquête pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique" a été ouverte mercredi 22 mars par le parquet de Paris dans le cadre des manifestations contre le 49.3 dans la capitale, d'après les informations de RTL. L'enquête fait suite à deux plaintes déposées le même jour par une jeune femme et une jeune homme matraqués par des policiers lundi soir près de Châtelet, au centre de Paris. L'enquête a été confiée à l'IGPN, l'Inspection générale de la police nationale.
Sur une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux depuis lundi, on voit un groupe de policiers casqués, matraques en main, charger un groupe de manifestants dans les petites rues du centre de la capitale. Tout le monde court. Quatre jeunes gens se collent à une vitrine de magasin dans une attitude apparente de protection. Un policier lève alors sa matraque et l'abat violemment, d'abord sur un jeune homme, ensuite sur deux jeunes femmes qui lui tournaient le dos. Le fonctionnaire reprend sa course. La séquence s'arrête là. Sur les images disponibles, les trois manifestants ne semblaient exercer aucune menace.
D'après une source proche du dossier, le policier visé par l'enquête appartient à la BRAV-M, une unité motorisée de la Préfecture de police dédiée au maintien de l'ordre et pointée du doigt notamment par les députés de LFI, qui demandent sa dissolution, pour la "violence" de ses charges sur les manifestants.
Arié Alimi, l'avocat de la jeune femme et du jeune homme qui ont porté plainte, dénonce auprès de RTL "un déchainement de violence pure lié au fonctionnement interne de cette brigade de Brav-M et à son mode de recrutement qui est complétement décroché" du maintien de l'ordre ou d'une intervention judiciaire". Selon l'avocat, ses deux clients sont "très marqués" par l'incident. La jeune femme a un hématome important et le jeune homme a quatre points de suture sur le front.
Le préfet de police de Paris Laurent Nunez, invité de RTL ce matin, a qualifié d'"extrêmement minoritaires" les gestes policiers mis en cause et a affirmé que la préfecture menait systématiquement des enquêtes administratives pour comprendre les faits dénoncés.
À Paris, une autre enquête a été ouverte cette semaine par le parquet après la diffusion d'une autre vidéo montrant là encore un policier présumé membre de la Brav-M frapper violemment au visage un manifestant qui s'effondre à terre avant de se relever.