L'homme suspecté d'avoir mortellement agressé au couteau une infirmière lundi au CHU de Reims, blessant également une secrétaire, a été mis en examen et écroué mercredi pour "assassinat" et "tentative d'assassinat". Le mis en cause, qui a indiqué vouloir "se venger" du "personnel hospitalier", a été placé en détention provisoire "conformément aux réquisitions du parquet", a précisé le procureur. Ce Rémois de 59 ans, célibataire et sans profession, souffre "de schizophrénie et de paranoïa". Il est suivi depuis 1985 et reconnu comme adulte handicapé, a détaillé le procureur lors d'une conférence de presse.
Le suspect a déclaré en garde à vue avoir donné "plusieurs coups de couteau" aux victimes "en raison de leur qualité" et en "vouloir à la psychiatrie". Il a reconnu ses actes, précisant "avoir pensé son forfait depuis plusieurs mois". Il dit avoir acheté le jour même le "couteau de cuisine", d'une lame de 20 cm, qu'il a utilisé. Lors de son interpellation, il avait déclaré aux policiers qu'à "chaque fois qu'il croiserait une blouse blanche, il la planterait parce qu'il voulait se venger" d'avoir été "maltraité depuis plusieurs années par le milieu psychiatrique", a poursuivi le procureur.
Les deux victimes ont été attaquées au couteau lundi en début d'après-midi dans les vestiaires de leur service au CHU de Reims. L'infirmière, Carène Mezino, 37 ans, mère de deux enfants de 8 et 11 ans, est décédée dans la nuit de lundi à mardi. La secrétaire médicale, âgée de 56 ans, dit "avoir reçu cinq coups de couteau". Selon le ministre de la Santé François Braun, elle est "sortie du bloc opératoire" et reste "en surveillance".
Le suspect avait été mis examen à Châlons-en-Champagne en 2017 pour des "violences aggravées" commises "avec un couteau" sur quatre personnes d'un établissement d'aide par le travail (ESAT) où il travaillait, après avoir arrêté son traitement. Régulièrement hospitalisé et placé sous "curatelle renforcée", le suspect était soumis à un traitement médicamenteux quotidien. L'enquête devra déterminer s'il a ou non arrêté ses soins, ce qui pourrait, le cas échéant, avoir contribué "au passage à l'acte", a insisté le procureur.