Il veut "cramer" sa copine et tue sa belle-mère

Il voulait "cramer" sa petite amie et il a tué sa belle-mère : un jeune homme comparaît à partir de lundi 8 décembre devant la cour d'Assises à Versailles pour avoir incendié l'appartement de sa copine, causant la mort de sa belle-mère qui avait plongé dans le vide.

Une histoire d'amour qui se termine en expédition punitive... Plus de deux ans après les faits, Abdallah Ichane, 25 ans, n'explique toujours pas son geste fou, cette nuit du 27 au 28 mars 2012, aux Clayes-sous-Bois (Yvelines). A cette époque, Abdallah est très remonté contre sa copine, persuadé qu'elle ne l'aime plus.

Après avoir absorbé beaucoup de whisky et de vodka, la nuit tombée, il tente de mettre le feu au domicile de la jeune femme à l'aide d'une bombe de nettoyant pour tissus, sous les yeux d'un copain. N'y parvenant pas, il repart alors vers une station-service remplir un bidon d'essence, toujours en compagnie de son ami, jugé, lui, pour non-empêchement de crime.

Tous deux se rendent une nouvelle fois au domicile de la petite amie. Il est alors 02H30. De l'essence est déversée sur le seuil de la porte, un briquet allumé... tout s'embrase. L'ami, lui, reste dans l'ascenseur, porte fermée.

Dans l'appartement, la petite copine, une amie venue passer la nuit et sa mère se débattent avec les flammes. Les pompiers parviennent à extraire les deux jeunes filles alors qu'elles s'apprêtent à sauter dans le vide, mais pour la mère de 59 ans, il est déjà trop tard. Suspendue au rebord de la fenêtre au sixième étage, elle finit par lâcher prise quelques minutes avant l'arrivée des secours.

Absent à son propre mariage

"T'es morte, je vais venir brûler chez toi". Le petit ami vient de mettre sa menace de la veille à exécution. Le couple vivait une relation tumultueuse depuis deux ans. Ils auraient dû se marier en 2011, mais le jour J, le futur époux n'est pas venu.

Leur relation s'était alors peu à peu dégradée au point que la jeune femme avait décidé de rompre. Quinze jours avant les faits, elle avait cependant accepté de renouer avec lui, sous certaines conditions: garder ses distances et pas de relations hors-mariage, ce qui avait mis le garçon dans une colère noire.

Insultes et menaces incendiaires fusent au fil des messages: "je vais te cramer (...) tu pourras montrer le message aux policiers, après y a rien tant que je te brûle (...) Et si tu crames pas, je vais t'arracher tes dents"... Le jeune homme soutient avoir agi, l'alcool aidant, pour faire réagir sa petite amie. Mais assure-t-il, il ne voulait pas la tuer, convaincu aussi que l'appartement était inoccupé ce soir-là.

Pour son avocat Me Jean-Yves Liénard, "il n'a pas envisagé les conséquences dramatiques de ce geste, l'expression du malheur face à une femme qui ne veut plus de lui". Le procès doit durer jusqu'à vendredi.

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