De violents orages ont frappé la vallée de la Somme dans la soirée du mardi 21 mai, provoquant des coulées de boue qui ont envahi les rues de plusieurs communes. Quelques dizaines de maisons ont été touchées. Dans le village de Sailly-Laurette, 300 habitants, au nord-est d'Amiens, de gros dégâts sont à déplorer.
Le soleil est revenu au lendemain des intempéries. La route principale est désormais coupée en deux, explosée par des torrents de boue venus des champs en amont. Des voitures ont été emportées sur plusieurs mètres, une dizaine de maisons inondées, comme chez Amandine et Olivier, lourdement impactées. "Ça n'a même pas pris 10 minutes pour que ça rentre dans la maison, surtout que ça explose la vitre en fait. Du coup, mon mari a eu la présence d'esprit d'ouvrir les portes pour que ça ressorte, parce que sinon, les enfants étaient à l'étage. J'ai tout perdu dans la maison", déplore Amandine.
À l'intérieur de la maison, il reste encore la casserole du dîner. Tout a été dévasté. "La force du torrent a fait sauter le parquet. Je pense qu'il y a 10 cm de boue. Il y en a dans les meubles, dans le frigo, dans les placards. Je ne sais même pas par où commencer. Je pense qu'il faut dégager la terrasse pour pouvoir mettre des brouettes", ajoute Amandine.
Heureusement, aucun blessé n'est à déplorer dans le village. Mais les habitants restent encore sous le choc à Sailly-Laurette. "C'était un torrent. Il y avait des vagues d'un mètre, un mètre et demi. Dans la cour, tout est inondé. Tout le matériel un peu électronique qu'on avait dans les bâtiments, tout est grillé", raconte Nicolas Cato, exploitant agricole. "Il y a pas mal de dégâts : blé, betteraves, pommes de terre, il n'y a plus grand-chose. Un ancien du village nous a dit que la dernière fois qu'il a vu ça, c'était il y a 90 ans", poursuit-il.
Comme souvent dans ces cas, la solidarité s'organise pour le nettoyage et les autorités ont déployé d'importants moyens. Malgré la fatigue chez certains, bottes aux pieds, des habitants viennent nettoyer, racler avec des pelles. Des tracteurs sont sortis, pompiers et gendarmes étaient toujours présents ce mercredi midi.
La demande de classement en état de catastrophe naturelle va se faire au plus vite pour ces communes, promet la sous-préfète de Péronne, Laurence Lecoustre. "La priorité, c'est nettoyer et rendre accessibles les maisons. Les opérations de pompage ont d'ores et déjà été engagées. Et puis après, oui, il y aura avec les services EDF, l'eau, tout ce travail rapidement à mettre en place", assure-t-elle.
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