Il se présente comme un "simple agent". L'ex-capitaine rwandais Pascal Simbikangwa a cherché ce mercredi 5 février devant la cour d'assises de Paris à minimiser son rôle dans le régime hutu génocidaire. "Non, non, non, je n'étais pas le numéro 3" du service central de renseignement, se récrie l'accusé au deuxième jour de son procès historique pour complicité de génocide. Après un accident de la route qui le laisse paraplégique en 1986, le capitaine de la garde présidentielle est transféré au renseignement militaire, puis civil en 1988.
"On m'appelait directeur mais je n'avais pas de fonctions, je n'avais pas de pouvoir de décision." Au début, le métier ne l'intéresse pas. "Mais finalement on a envie d'être informé tout le temps, on devient intoxiqué." Alors il entretient un réseau "d'indicateurs, d'informateurs", notamment pour pister "les infiltrés" de la rébellion tutsi du Front patriotique rwandais (FPR). Il reçoit des revues de presse. Mais tout ça, assure-t-il, uniquement "pour faire des synthèses".
Sans compter qu'à partir de l'introduction du multipartisme au Rwanda, un nouveau chef est arrivé en avril 1992. Il a alors été immédiatement mis sur la touche, explique-t-il. Et jamais, au grand jamais, il "n'a interrogé". "Seul le directeur général avait le pouvoir de convoquer quelqu'un." Selon plusieurs ONG internationales, il s'était pourtant acquis le surnom de "tortionnaire", et la cour devait revenir dans l'après-midi sur les accusations de torture qui ont été jugées prescrites.
Pour autant, Pascal Simbikangwa reconnaît avoir cherché à se cacher après le génocide, avant d'être arrêté dans une affaire de faux papiers dans l'île française de Mayotte en 2008. Il a changé de nom. Pensait-il être recherché? "Oui bien sûr", répond-il. Avant d'affirmer que le FPR, qui a pris le pouvoir à Kigali en mettant un terme au génocide, "cherchait tout le monde pour les massacrer".
A-t-il milité activement en faveur du président hutu Juvénal Habyarimana, dont l'assassinat le 6 avril fut l'événement déclencheur du génocide? Pas du tout, assure-t-il, et les témoignages contraires sont "des mensonges", ou les propos de personnes craignant "pour (leur) sécurité". Mais oui, intellectuellement "je soutenais Habyarimana parce que sa politique allait dans le sens de l'apaisement, il voulait aider les Hutu et Tutsi à vivre ensemble". Le génocide au Rwanda a fait selon l'ONU quelque 800.000 morts en 100 jours entre le 7 avril et le mois de juillet 1994, essentiellement parmi la minorité tutsi.
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