Quel rôle a joué l'ancien maire de Tours dans l'organisation de ces "noces romantiques" sur les bords de Loire ? La justice se penche sur l'affaire à partir de ce mardi 7 avril. Le procès de l'affaire des "mariages chinois", dans laquelle est mis en examen le sénateur PS et ex-édile de Tours Jean Germain pour "complicité de prise illégale d'intérêts et détournement de fonds publics", s'ouvre pour trois jours à Tours.
Le dossier des "mariages chinois" tire son origine dans l'organisation de "Noces romantiques en Touraine" pour une clientèle chinoise, entre 2007 et 2011. Celles-ci comprenaient des visites de châteaux de la Loire, ainsi que de la ville de Tours, dont le maire, ceint de son écharpe tricolore, posait pour la photo lors de simulacres de mariages. Des dizaines de couples chinois sont ainsi venus chercher, sur les bords de la Loire, une touche d'exotisme à la française.
L'organisation de ces mariages était pilotée par la société Time Sarl, dont Lise Han -embauchée en 2008 au cabinet du maire Jean Germain, puis par la société d'économie mixte en charge du tourisme tourangeau- continuait de tirer les ficelles en sous-main après avoir démissionné officiellement de ses fonctions dirigeantes.
Lise Han était donc la gérante de fait de cette société, selon les magistrats instructeurs. Elle a été mise en examen le 25 janvier 2013 pour "escroquerie", "prise illégale d'intérêt", et "recel de fonds publics".
Quelques mois plus tard, le 30 octobre, Jean Germain a été mis en examen des chefs de "complicité de prise illégale d'intérêts et de détournement de fonds publics". Jean Germain a été battu aux dernières élections municipales, alors qu'il briguait un quatrième mandat.
L'ancien maire de Tours assure qu'il "ignorait en totale bonne foi les mensonges et les manipulations de Mme Lise Han", et qu'il n'avait pas décidé son recrutement par la SEM en charge du tourisme, détenue à 90% par la Ville de Tours.
"Il n'est pas impossible que la crédulité du maire et de la municipalité ait été abusée", avance l'avocat de Jean Germain, Me Dominique Tricaud, qui salue néanmoins "la qualité du travail de Lise Han tant sur le plan économique que touristique". "Le nombre de touristes en Touraine a été multiplié par trois", assure-t-il notamment, en estimant qu'"il n'y a pas eu de préjudice" subi par la collectivité.
De son côté, Lise Han, licenciée ensuite par la SEM, a obtenu gain de cause devant les prud'hommes, qui ont estimé que son emploi par l'organisme du tourisme n'était pas fictif, que son licenciement était dépourvu de cause réelle ou sérieuse, et lui a alloué 48.000 euros, dont 30.000 euros de dommages et intérêts.
Selon son avocat, Me Gérard Chautemps, ce jugement démontre que Lise Han exerçait bien une activité d'amélioration des relations entre la France et la Chine par l'organisation des "mariages chinois".
Lise Han, qui a fait plusieurs périodes de détention provisoire, notamment pour non-respect des conditions du contrôle judiciaire, a été victime selon lui d'un "acharnement injustifié": "d'un côté, selon le Sénat, il n'y avait pas suffisamment d'éléments pour lever l'immunité parlementaire (de Jean Germain), et, de l'autre, il y en avait bien assez pour envoyer en détention Mme Han", assène Me Julie Duvivier, qui assure également la défense de l'ancienne chef d'entreprise.
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