Le 29 mars 2018, un petit garçon de six ans est mort après avoir fait un choc anaphylactique lors de son retour à la maison, avec sa maman. Élève en grande section de maternelle dans une école de Limas (Rhône), il avait ingéré une crêpe à l'occasion de Carnaval, alors qu'il était allergique au lait. L'enseignante comparaît ce mardi 15 septembre pour homicide involontaire devant le tribunal correctionnel de Villefranche-sur-Saône.
L'allergie de la victime était connue de l'école, puisque l'écolier faisait l'objet d'un projet d'accueil individualisé (PAI) - document écrit spécifiant les troubles de la santé d'un élève, ses éventuels besoins thérapeutiques et les consignes à suivre en cas de problème.
Or, avant de lui donner deux crêpes, l'institutrice a demandé au petit garçon "s'il pouvait manger des crêpes, a raconté son avocat, Maître Frédéric Lalliard, à l'AFP. Il a dit : 'oui, j'en mange à la maison', sauf que c'étaient des crêpes à l'eau. Elle lui en a donné deux petites. Il en réclamé d'autres, elle a refusé."
Est-ce qu'elle était pleinement informée, éclairée ?
Le procureur de la République, Sylvain Cordesse
Le procureur de la République, Sylvain Cordesse, relève que "ce qui est reproché à la mise en cause, c'est d'avoir été au courant de l'allergie et de l'existence d'un PAI qui spécifiait la conduite à suivre en cas de symptômes, avec administration d'une piqûre et appel au Samu", relève le procureur de la République, Sylvain Cordesse.
"Est-ce qu'elle était pleinement informée, éclairée ?, s'interroge le magistrat, qui avait requis le renvoi de l'institutrice devant le tribunal correctionnel. C'est là-dessus que portera le débat et c'est sur quoi le tribunal devra se prononcer."
Elle n'aurait jamais dû lui donner ne serait-ce que deux crêpes
L'avocat de l'institutrice mise en accusation, Maître Frédéric Lalliard,
La défense pointe que le PAI n'alertait pas suffisamment sur les dangers encourus par la victime. "Ma cliente sait aujourd'hui qu'elle n'aurait jamais dû lui donner ne serait-ce que deux crêpes, explique Me Lalliard. Le Code pénal parle de 'négligence' : pour moi, sa faute relève plutôt du manque de vigilance et elle devra être largement atténuée car on est dans des circonstances où l'on demande à une maîtresse de devenir médecin".
La prévenue a déjà fait l'objet d'une sanction disciplinaire - six mois de suspension - et occupe depuis un poste administratif au sein du rectorat. L'avocate de la mère de l'enfant, partie civile, n'a pas pu être jointe avant le procès.
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