Effondrements rue d'Aubagne : trois ans plus tard, les familles des victimes témoignent à Marseille

Le drame avait fait huit morts. Il y a six ans, deux immeubles s'effondraient dans la rue d'Aubagne. Ce vendredi 15 novembre, les proches des victimes témoignent devant le tribunal de Marseille.

Les victimes sont toutes des locataires, décédées sous les gravats de ces immeubles mal entretenus. Parmi elles, Simona, étudiante italienne. Ses parents étaient à la barre ce vendredi matin. Ils avaient constaté au fil des mois la dégradation inexorable de son appartement.

Ses parents habitent à Tarente, à 1.500 km de Marseille. Ils ont retracé l'histoire. Qand ils débarquent visiter leur fille, ils sont effarés par l'état de l'immeuble. L'escalier penche fortement à droite, les portes ferment mal, il y a d'importantes fissures dans la cage d'escalier... "Tu dois t'enfuir de toute urgence, lui ordonne sa mère". 

Toute la famille se cotise pour lui permettre de déménager rapidement. Simona tente de les rassurer. "Ne t'inquiète pas maman, les experts sont passés hier, il n'y a pas de risque d'effondrement. Tu es experte toi ?", lui écrit l'étudiante.

Cette étudiante tente de cacher à sa famille, mais elle aussi, elle est effrayée. Ses SMS sont lus à l'audience : "les murs sont en train de s'ouvrir. Ma porte se bloque. Il faut que je change d'appart", dit-elle à une copine, 15 jours avant l'effondrement.

"J'ai peur que le bâtiment continue de s'incliner", a-t-elle écrit à sa propriétaire dans la foulée. "Si nous avions su qu'elle avait été évacuée puis réintégrée en quelques jours dans cet immeuble, nous serions venus la sortir par les cheveux", ont affirmé ses parents à la barre.

Face à eux, le portrait rayonnant de leur fille en robe d'été est projeté sur les écrans géants du tribunal. Malgré ses nombreux appels à l'aide, Simona Carpignano, ans, est décédée dans son appartement de la rue d'Aubagne, deux ans jour pour jour après y avoir emménagé.