Éclatements de pneus Goodyear en France : le géant américain soupçonné d'être à l'origine d'accidents mortels

Deux entités du géant américain du pneumatique Goodyear sont convoquées devant un juge d'instruction de Besançon, le 13 mai 2025, "en vue d'une éventuelle mise en examen", dans le cadre d'une enquête pour homicides involontaires, a annoncé jeudi le procureur de Besançon. Cela intervient après des éclatements de pneus de camions à l'origine d'accidents mortels en France.
 
L'enquête porte également sur les chefs de "tromperie sur les qualités substantielles d'une marchandise" et "pratiques commerciales trompeuses", a précisé le procureur Étienne Manteaux. Goodyear, à qui on reproche d'avoir eu connaissance d'un défaut de fabrication sur ses pneumatiques sans en avoir averti ses clients, encourt une amende pouvant aller jusqu'à 10% de son chiffre d'affaires. Selon le magistrat, les accidents auraient "peut-être" pu être évités si l'entreprise avait enclenché un programme de rappel des pneus défectueux.  

Le juge interrogera les représentants légaux de la SAS Goodyear France, distributeur des pneumatiques en France, et de la SAS Goodyear Opérations "pour déterminer s'il y a lieu de les mettre en examen ou pas" sur ces trois chefs, a-t-il ajouté. 

L'enquête avait été ouverte en 2016, à Besançon, après le dépôt de plainte avec constitution de partie civile de Sophie Rollet, veuve d'un chauffeur routier décédé en juillet 2014 dans un accident sur l'autoroute A36, dans le Doubs. Depuis, un juge d'instruction de Besançon enquête sur trois dossiers de collisions mortelles, impliquant des poids lourds équipés de pneus Goodyear. Au total, quatre personnes sont décédées. 

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