DOCUMENT RTL - Procès Monique Olivier : "Je ne m'attends à rien", concède la sœur d'une victime

Pour la famille de Marie-Angèle Domèce, les enjeux du procès de Monique Olivier sont majeurs. Cette jeune fille de 18 ans a disparu en juillet 1988 à Auxerre, entre son foyer et la gare. Faute d'indices, un non-lieu est prononcé en février 1989. S'ouvrent alors plusieurs décennies de mystère et d'angoisse pour la famille avant que l'information judiciaire ne soit rouverte des années plus tard, en 2003. En 2018, Michel Fourniret avoue son meurtre, en même temps que celui de Joanna Parrish, une Britannique de 20 ans dont le corps avait été retrouvé dénudé dans la rivière de l'Yonne en 1990.

C'est dans le cadre de ces deux affaires, ainsi que celle de la petite Estelle Mouzin que Monique Olivier, l'ex-épouse du tueur en série, se trouve ce mardi 28 novembre devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine. Elle est accusée de complicité dans les trois enlèvements et les trois meurtres. Les corps de Marie-Angèle Domèce et d'Estelle Mouzin n'ont jamais été retrouvés, Monique Olivier est potentiellement la seule personne capable de permettre aux enquêteurs de les retrouver.

Je pense que Monique Olivier sera muette comme une carpe, on ne saura rien du tout

Véronique, sœur de Marie-Angèle Domèce, sur RTL

Au jour de l'ouverture du procès, Véronique, l'une des sœurs de Marie-Angèle Domèce témoigne au micro de RTL. "J'appréhende beaucoup, raconte-t-elle. Déjà que l'on se retrouve en face de Monique Olivier. J'ai demandé à l'avocate de savoir si on ne pouvait pas se mettre ailleurs, car on ne peut pas se mettre en face de Monique Olivier."

Trente-cinq ans après la disparition de sa sœur, Véronique Domèce estime qu'il n'y a rien à attendre du procès de l'ex-femme de Michel Fourniret. "Je pense qu'elle sera muette comme une carpe, affirme-t-elle, je ne m'attends à rien. Je pense qu'on va repartir du procès, on ne saura rien du tout". En 2005, Monique Olivier dénonce "spontanément l'implication de son mari" dans un crime "pouvant correspondre à la disparition de Marie-Angèle Domèce". 

Déjà condamné à la perpétuité incompressible en 2008 pour sept meurtres de jeunes femmes et adolescentes, Michel Fourniret est mis en examen la même année dans les dossiers Parrish et Domèce. Il bénéficie d'un non-lieu en 2011 dans les deux affaires, faute de preuves suffisantes et à la faveur d'un changement de récit de Monique Olivier, mais la justice ordonne en 2012 la reprise des investigations. Six ans plus tard, en 2018, Michel Fourniret livre des "aveux réitérés" concernant Joanna Parrish et Marie-Angèle Domèce. "S'il n'y avait pas eu de non-lieu, déplore la sœur de la victime,
de cache-cache entre Monique Olivier et son mari, je pense qu'on aurait retrouvé Marie-Angèle".