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DOCUMENT RTL - Naufrage dans la Manche : "On ne s'attendait pas à ce qu'il y ait des corps", raconte un pêcheur

Le naufrage d'une embarcation de migrants survenue dans la Manche mardi 3 septembre aura fait 12 morts, selon le bilan définitif. Axel Baheu était l'un des premiers sur place après le drame. Au micro de RTL ce mercredi, le pêcheur raconte avec émotion la découverte des victimes à son arrivée sur les lieux.

Axel Baheu est retourné travailler cette nuit avec son équipage, malgré le traumatisme.
Crédit : RTL - Franck Antson
DOCUMENT RTL - Naufrage dans la Manche : "On ne s'attendait pas à ce qu'il y ait des corps", raconte un pêcheur
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Franck Antson - édité par Joanna Wadel
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Cette fois, le bilan est définitif : 12 personnes sont mortes mardi 3 septembre dans la Manche. Au moins la moitié d'entre elles étaient mineures. Près de 70 migrants tentaient de rallier illégalement la Grande-Bretagne sur une embarcation de fortune, lorsque celle-ci s'est disloquée. L'intervention de pêcheurs dans la zone n'a pu empêcher le drame. Axel Baheu est l'un d'entre eux. Il a accepté de se confier au micro de RTL ce mercredi. 

"On ne s'attendait pas à ce qu'il y ait des corps", explique-t-il, ému, déplorant qu'il "était déjà trop tard" lorsque lui et ses collègues sont arrivés sur place. Le pêcheur était en pleine activité à "4 minutes de route de leur embarcation", lorsqu'il a reçu "l'alerte". "Quand on est arrivés, on est tombés sur des débris et puis après, on est tombés sur des corps, donc on a ramassé les corps", se souvient-il. Il dit en avoir "remonté trois, dont deux femmes". Parmi elles, une jeune fille "entre 15 et 20 ans", dit-il : "Elle avait le téléphone au cou" qui "n'arrêtait pas de sonner dans la pochette étanche", raconte encore Axel Baheu. "C'est ce qui m'a le plus marqué", assure-t-il, car "en général, on les voit et on les signale", précise-t-il.

Le pêcheur est reparti en mer ce mercredi matin avec son équipage. Encore éprouvé par ce qu'il a vécu, lui et ses collègues ont refusé le soutien psychologique proposé. Samba, l'un de ses matelots, mauritanien, a pourtant pleuré lorsqu'il a remonté les corps d'exilés. "Je n'ai jamais vu ça", dit-il, se rappelant de "femmes très jeunes". 

Après ce naufrage dans la Manche, le plus meurtrier depuis le début de l'année, un hommage a eu lieu ce jour à Calais. Par ailleurs, un nouveau naufrage similaire a eu lieu aujourd'hui en méditerranée : 20 migrants sont portés disparus près de l'île italienne de Lampedusa.

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