"Tout est mouillé, tout est mort" : les habitants d'Ermont sous le choc, deux semaines après la tornade qui a touché le Val-d'Oise

Des habitants toujours désemparés. Deux semaines après le passage de la tornade meurtrière d'Ermont, le paysage y est encore marqué. Des dizaines de toitures ont été arrachées, des immeubles ont été éventrés, la reconstruction s'annonce très longue.

Le choc est passé mais les sinistrés font face maintenant aux conséquences de ce violent épisode météorologique. "Les deux cheminées sont tombées. J'ai pris trois semaines de mes congés qui me restaient pour déblayer", raconte Albert, un habitant de la commune. Une bâche bleue recouvre sa maison, mais avec la pluie des derniers jours, son premier étage prend l'eau.

"90% de la toiture est cassée. Ma femme est partie dormir ailleurs et moi je suis resté. Tout est mouillé, tout est mort. Les assurances, c'est compliqué parce qu'il y a tellement de boulot", ajoute le sinistré au micro de RTL. 

Entre 120.000 et 130.000 de travaux

Une attente des assureurs mais surtout des experts. "20% de la toiture s'est arrachée. Le placo commence à s'effondrer. L'expert devait passer une semaine et demie après la tornade mais ça a été repoussé. Ça veut dire qu'il va passer jeudi", explique Christophe, un autre sinistré. 

La maison de sa voisine était neuve et a également été touchée par la tornade. L'eau qui a ruisselé a fait s'effondrer les faux plafonds. "Il y a un premier expert qui est passé, qui a fait un préchiffrage. C'était autour des 120-130.000 euros", indique-t-elle. Sauf que les dégâts sont tels qu'elle estime que les travaux coûteront encore plus cher. Pour tous ces sinistrés, la reconstruction ne fait que commencer.

On est quand même dans l'inquiétude en se disant 'Mais qu'est-ce qui va se passer demain ?'

Une éducatrice spécialisée de l'IME du Clos Fleuri

Il y a deux semaines, l'institut médico-éducatif (IME) du Clos Fleuri, qui accueille des personnes polyhandicapées, avait été violemment touché par la tornade. Trois grues sont tombées sur l'immeuble, le détruisant complètement. Le personnel est revenu sur place pour la première fois. "On est dans le hall d'accueil, un endroit très joyeux. Là maintenant, ça ne ressemble plus à ça. C'est difficile", confie une éducatrice spécialisée.

Les morceaux de grue tombés sur le toit de l'internat sont en train d'être retirés. Ce bâtiment est totalement inaccessible. 17 enfants polyhandicapés y étaient pris en charge 24h sur 24. "Les enfants aujourd'hui, ils ont encore un traumatisme, on le voit bien", explique une éducatrice. "Il faut être présent à leur côté, c'est difficile. Il faut quand même remercier tous les établissements qui accueillent nos jeunes parce qu'ici, c'est plus possible", ajoute une autre. Ils sont désormais relogés ailleurs. Le temps de trouver un nouveau bâtiment adapté.

"On sait que l'ARS se mobilise. On est dans l'attente. On voit bien que des personnes plus haut placées ont quand même énormément de difficultés à trouver de nouveaux locaux. On est quand même dans l'inquiétude en se disant 'Mais qu'est-ce qui va se passer demain ?'", s'interroge une membre du personnel.

Cette situation, le maire d'Ermont, Xavier Haquin la suit avec attention. "Il y a beaucoup de travail pour désincarcérer les grues. La ville d'Ermont va mettre à disposition une salle pour que des groupes d'enfants puissent être accueillis jusqu'au moment où ils seront relocalisés dans un établissement d'attente", explique-t-il. 

Il y a par ailleurs deux familles qui n'ont toujours pas pu regagner leur logement dans cette zone, leur maison ayant été trop endommagée par cette tornade meurtrière.

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