Cet ancien policier de 65 ans, à la retraite, ne se reproche rien. Mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle le 28 juin dernier, Guy Sibra est le leader du groupuscule d'ultradroite AFO (Action des Forces Opérationnelles). Quatre jours avant, dix membres de l'AFO ont été arrêtés soupçonnés de préparer des attaques terroristes visant des musulmans, notamment empoisonner de la nourriture halal ou s'attaquer à des femmes voilées au hasard dans la rue.
Guy Sibra a depuis été mis en liberté conditionnelle. Il profite de ces mouvements pour se défendre dans les colonnes du Parisien, mardi 31 juillet, et se "donner un droit de réponse" parce que "Alexandre Benalla" l'a eu "dans son affaire".
Après avoir critiqué sa garde à vue de 96 heures qu'il qualifie d'injuste, Guy Sibra dresse un portrait angélique de l'AFO, en commençant par nier le fait que l'AFO est un "groupuscule d'ultradroite". Selon lui, il s'agit d'une volonté de "rassembler des gens de tous bords et toutes confessions pour des formations pratiques : nous formons nos membres à se défendre via des stages de survivalisme ou de premiers secours".
Sur le site de l'organisation (www.guerredefrance.fr), des liens renvoient pourtant vers des blogs qui veulent rassembler les personnes prêtes à "faire face à l'invasion migratoire, l'islamisation qui détruisent notre pays, notre culture et l'avenir de nos enfants".
Concernant les armes retrouvées chez les membres du groupe, au nombre de 36, Guy Sibra les présente, pour la majorité, comme "des fusils de chasse ou une carabine 9 mm à moineaux."
"Certaines sont dites détenues illégalement, mais c’est juste parce que leurs propriétaires ont oublié de faire une déclaration car se sont des antiquités ! Les pistolets, ce sont surtout des armes utilisées pour des tirs sportifs. Quant aux grenades à plâtre, ce sont de vieilles reliques de service militaire.", justifie-t-il encore.
En revanche, pour le laboratoire d'explosif abritant des éléments permettant la confection du TATP retrouvé dans les Yvelines chez Daniel R., ancien militaire de 31 ans, Guy Sibra assure ne pas le connaître. "Je ne connais pas tous nos membres éparpillés sur l’ensemble de la France ! Sur les douze mis en examen, je n’en connais que deux, ajoute-t-il. Notre rassemblement est autonome et cloisonné".
Guy Sibra se veut rassurant lorsqu'il explique que l'organisation essaye "au maximum de contrôler les adhérents", mais il nuance : "Nous ne sommes pas dans la tête des gens pour savoir ce qu’ils préparent réellement ! Les excités du bulbe, avec des délires d’attentat, nous essayons de les virer systématiquement."
Le chef du groupe qui lutte pour la "préparation des citoyens-soldats Français au combat sur le territoire national", comme le dit clairement son site, "condamne toute action violente". Guy Sibra explique que "stratégiquement", commettre un attentat "c’est débile car ce serait utiliser les méthodes des terroristes islamistes."
"Dans les cibles, la juge m’a parlé de 100 à 150 imams radicaux. Mais avec quels moyens ? Tout comme cela me paraît stupide qu’on nous prête des intentions de s’attaquer à des femmes voilées au hasard dans la rue, s'agace-t-il. On nous a dit aussi qu’on voudrait empoisonner de la nourriture halal. Mais, là encore, comment et dans quel but ? C’est aussi ridicule que ceux qui veulent balancer du porc devant les mosquées." "C'est contre-productif", insiste-t-il en se défendant d'être islamophobe. Il soutient encore que "la plupart d’entre [eux] sont des retraités de la police, de la gendarmerie ou de l’armée."
Placé en liberté conditionnelle, Guy Sibra ne serait pas le plus inquiétant du groupe, il "ne semble pas directement impliqué dans les projets d'attentats", note un enquêteurs toujours dans Le Parisien. "Il n'en reste pas moins le leader d’un groupe dont certains membres virulents élaboraient des actions violentes", ajoute-t-il. Treize personnes dans ce dossier ont été mises en examen, et quatre sont en détention provisoire.
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