Entre le 7 et le 9 janvier 2015 à Paris, dans les locaux de Charlie Hebdo et dans l'Hyper Cacher, sans oublier Montrouge, une série d’attentats a fait 17 morts. Trois jours qui ont sidéré la France. Cinq ans après, ils restent dans les mémoires comme le point de bascule vers une ère d'attaques jihadistes sans précédent, qui a profondément ébranlé le pays.
En France et dans le monde, l'émotion est immense. Au nom de la liberté d'expression et de la solidarité, un cri de ralliement naît : "Je suis Charlie". Le 11 janvier, plusieurs millions de personnes descendent dans les rues pour le reprendre. Dans la capitale, François Hollande avait réuni 50 chefs d'États place de la République.
Cette année, un nouveau chapitre, celui de la vérité judiciaire, va désormais s'ouvrir. De mai à juillet, quatorze suspects accusés d'avoir fourni un soutien logistique aux frères Kouachi et à Amedy Coulibaly seront jugés à Paris devant une cour d'assises spéciale.
Les frères Saïd et Chérif Kouachi, des islamistes radicaux fichés S, assassinent douze personnes lors de la tuerie de Charlie Hebdo le 7 janvier. Le lendemain, Amedy Coulibaly, un délinquant multirécidiviste, tue Clarissa Jean-Philippe, une policière municipale à Montrouge. Le 9 janvier, il exécute quatre hommes lors d'une prise d'otages dans une épicerie juive de Paris, l'Hyper Cacher.
Les trois hommes sont abattus ce même jour : les frères Kouachi par le GIGN dans une imprimerie de Seine-et-Marne où ils sont barricadés, et Coulibaly dans l'assaut donné par la police dans l'Hyper Cacher.
Les frères Kouachi étaient connus de la justice depuis des années : ils avaient été mis en cause dans l'affaire de la filière dite des Buttes-Chaumont, menée par Farid Benyettou, célèbre recruteur pour la branche d'Al-Qaïda en Irak à partir de 2004. Dans ce dossier, le cadet, Chérif, avait même été condamné.
C'est lors de son incarcération à Fleury-Mérogis, en 2005, que Chérif a rencontré Amedy Coulibaly, détenu pour des faits de droit commun. En prison, les deux hommes ont fait la connaissance de l'islamiste algérien Djamel Beghal. Coulibaly semble s'être radicalisé au contact de cette figure, ensuite assignée à résidence dans le Cantal.
Lors de la prise d'otages à l'Hyper Cacher, Coulibaly avait expliqué qu'il était "en lien avec les deux frères Kouachi" et qu'ils s'étaient "synchronisés pour le départ de leurs opérations respectives", selon l'ordonnance de mise en accusation des juges d'instruction signée en janvier 2019.
Toutefois, les assaillants se réclameront lors des attaques de deux groupes terroristes différents : Al-Qaïda pour les Kouachi et le groupe État islamique pour Coulibaly.
L'enquête a permis d'identifier deux complices présumés : tout d'abord Ali Riza Polat, un Franco-Turc qui avait rencontré Coulibaly dans une cité de Grigny. Il est considéré par les enquêteurs comme son "bras droit", apparaissant "à tous les stades de la préparation des actions terroristes".
Mohamed Belhoucine, lui, est soupçonné d'avoir eu un rôle idéologique dans les attaques de Coulibaly : les enquêteurs ont notamment retrouvé chez Coulibaly une prestation d'allégeance au groupe EI écrite de sa main. Selon les magistrats, il pourrait être le donneur d'ordre, mais cela n'a pu être établi de façon formelle.
Toutefois, seul le premier devrait figurer sur le banc des accusés, Belhoucine étant présumé mort en zone irako-syrienne.
Douze autres suspects ont par ailleurs été renvoyés devant une cour d'assises spéciale. Deux d'entre eux, dont l'épouse religieuse de Coulibaly Hayat Boumeddiene, sont visés par un mandat d'arrêt, ayant rejoint la zone irako-syrienne quelques jours avant les attentats. Les dix autres sont aux mains de la justice française et devront comparaître pour l'essentiel pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle", soupçonnés d'avoir joué un rôle, à des degrés divers, dans la fourniture des armes aux Kouachi et à Coulibaly.
Même s'"il est acquis que l'attaque contre Charlie Hebdo a été commanditée par Aqpa", et que des doutes planent sur le rôle de Mohamed Belhoucine, l'enquête n'a pas permis d'identifier formellement ceux qui se cachaient derrière les attentats, selon l'ordonnance des juges antiterroristes.
Ces derniers ont toutefois ordonné une disjonction pour poursuivre les investigations sur les soutiens, notamment au Yémen, des frères Kouachi. Dans ce volet, le vétéran du jihad Peter Cherif, arrêté en décembre 2018 à Djibouti et expulsé vers la France, est poursuivi pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle".
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