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Michel Catalano, directeur d'imprimerie à Dammartin-en-Goële, pris en otage en janvier 2015 par les frères Kouachi
Crédit : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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Le procès de l'impensable s'ouvre ce mercredi 2 septembre. Cinq ans après les attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Casher, 14 personnes seront jugées. 144 témoins seront appelés à la barre. Parmi eux se trouve Michel Catalano, le patron de l'imprimerie de Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne) où s'étaient réfugiés les frères Kouachi avant d'être abattus. Il avait été retenu en otage pendant deux heures par les terroristes de Charlie Hebdo. Au même moment, l'un de ses employés était caché sous un évier. De cette journée du 9 janvier 2015, Michel Catalano n'a rien oublié. Il y pense chaque jour.
"C'est toujours moi qui arrive le premier pour ouvrir l'entreprise, raconte-t-il au micro de RTL. J'ouvre mon portail tous les matins. J'ai une pointe au ventre qui passe une fois que je suis rentré dans l'entreprise, que j'ai allumé les lumières et tout un tas de choses, que je suis remis dans le bain. Mais, en arrivant, ça me le fait encore aujourd'hui. On a l'impression que ça fait très longtemps, mais pour moi, c'est encore très présent, y compris les images négatives des moments où j'ai cru que c'était la fin : quand j'avais une kalachnikov pointée sur moi, les explosions... Tout ça, ça remonte régulièrement".
"Au départ, quand on se reconstruit, on essaye de redevenir comme on était avant, confie Michel Catalano. Non. On est différent. Moi, j'étais coach. J'ai du mal à être coach parce qu'entraîneur/joueurs, il faut une certaine force de caractère, il faut sortir un joueur, etc... Et je n'arrive plus à le faire. Je suis chef d'entreprise donc je dois prendre des décisions. Mais il faut que je me force. Tous les jours, il faut que je me force à faire des choses qui auparavant étaient pratiquement automatiques. C'est cela qui change la vie."
"Maintenant, je continue à avancer, raconte toutefois le patron d'imprimerie. Au bout de cinq ans, j'ai presque réussi à remonter l'entreprise. Il faut qu'on se dise qu'on a le droit d'être heureux." Du procès, Michel Catalano attend "la parole des victimes, c'est-à-dire mettre des mots sur ce qu'on a vécu depuis cinq ans. Ensuite, j'attends des réponses. Pourquoi ils sont arrivés chez moi ? Pourquoi ils ont passé les mailles du filet ? Comment ils ont pu avoir des armes ? Si on peut avoir des réponses à toutes ces questions, ça apaisera un petit peu mes nuits. Ça clôturera un certain nombre de questionnements qui me hantent encore".
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