Il est le cerveau présumé des attentats qui ont coûté la vie à 130 personnes, le soir du 13 novembre 2015. En janvier 2015, quelques mois avant les attaques sanglantes en plusieurs points de la capitale et de son agglomération, la police belge démantèle, à Verviers, une cellule jihadiste dont Abdelhamid Abaaoud, alors âgé de 27 ans, serait le coordinateur. La commission d'enquête parlementaire sur les attentats de janvier et novembre 2015 à Paris, qui a récemment remis son rapport, a mis au jour un lien formel entre ce réseau et le terroriste, finalement tué dans l'assaut de Saint-Denis, le 18 novembre dernier.
"Un lien téléphonique entre la cellule de Verviers et Abdelhamid Abaaoud était établi avant le démantèlement de la première. Il était alors prévu une action concertée des services belges et grecs afin d'interpeller le dhjihadiste se trouvant à Athènes. (....) Cependant, la précipitation de l'intervention à Verviers n'a pas permis une telle arrestation", révèle la commission d'enquête. L'intervention policière, soutenue par le GIGN français, ne met pas la main sur le jihadiste. Le rapport parlementaire souligne que les policiers athéniens n'ont été prévenus "qu'un quart d'heure avant l'opération à Verviers", comme le relaie BFM TV. Prises de court, les autorités grecques n'ont pas le temps de réagir : Abaaoud échappe au coup de filet.
Le rapport note des services grecs "mal tenus informés de l'organisation du démantèlement en Belgique. (...) "Ces services ont dû organiser en urgence, dans le centre-ville de la capitale, une opération d'interpellation en masse, dans la rue (...)", en vain. Quelques jours plus tard à Athènes, son téléphone sera retrouvé. Dans la foulée, la fouille de deux appartements confirme son départ précipité. Silence radio pour les services de renseignement, Abdelhamid Abaaoud ne fait plus parler de lui... Jusqu'aux attentats du 13 novembre.