La justice s'est de nouveau heurtée au silence de Salah Abdeslam. Le seul membre encore vivant des commandos jihadistes du 13 novembre 2015 a refusé de répondre aux questions du juge antiterroriste, lundi 24 avril, lors de sa quatrième audition depuis sa mise en examen il y a un an. Le suspect-clé des attentats qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis "est resté complètement mutique pendant son interrogatoire", a rapporté une source proche de l'enquête, confirmant une information de nos confrères de TF1-LCI.
Le détenu le plus surveillé de France n'a donc pas dérogé à la règle qu'il s'est fixée depuis son transfèrement en France et sa mise en examen le 27 avril 2016. En effet, après avoir gardé le silence lors d'un bref interrogatoire en mai 2016, il avait refusé d'être extrait de sa cellule en juillet puis avait écouté en silence les quelque 150 questions du juge Christophe Tessier en septembre, selon une source proche du dossier.
Un mutisme qui avait conduit ses avocats Frank Berton et Sven Mary à renoncer à sa défense, ayant "la conviction qu'il ne s'exprimerait pas." De nouveau convoqué en novembre, Salah Abdeslam s'était là encore muré dans le silence. Ce refus de communiquer est d'autant plus frustrant pour la justice que de nombreuses zones d'ombre entourent encore son rôle exact le soir du 13 novembre et durant les mois qui ont précédé les attentats.
Les investigations montrent que l'homme de 27 ans a déposé les trois kamikazes qui se sont fait exploser à proximité du Stade de France, au nord de Paris, le soir des attaques, avant d'abandonner une ceinture explosive, laissant penser qu'il devait lui aussi mener une attaque suicide. Proche du Belgo-Marocain Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des attaques, il a aussi eu un rôle de logisticien, louant des véhicules et des planques en région parisienne.
Salah Abdeslam est également soupçonné d'avoir convoyé à travers l'Europe dix jihadistes venus des zones de combat irako-syriennes et pour la plupart soupçonnés d'être impliqués dans les tueries de Paris et de Bruxelles du 22 mars 2016 faisant 32 morts. Il avait été arrêté le 18 mars dans la commune bruxelloise de Molenbeek-Saint-Jean après quatre mois de cavale. Le Français est détenu à l'isolement dans la prison de Fleury-Mérogis depuis le 27 avril 2016 et placé sous vidéosurveillance 24h/24.
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