Assises de Pau : 20 ans de prison pour le meurtre de l'amant "platonique"

Franck Lasserre a été condamné par la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques à 20 ans de réclusion criminelle pour l'assassinat en 2010 de Frédéric Nadau. Le 8 septembre, à Lescar, près de Pau, Franck Lasserre, un graphiste de 44 ans, père de trois enfants, avait porté plusieurs coups de couteaux à la victime dans son appartement. Frédéric Nadau avait réussi à s'enfuir jusqu'à la porte de la gendarmerie, à moins de 200 mètres, sonnant sans obtenir de réponse. L'accusé, qui l'avait poursuivi, lui avait alors asséné le coup de couteau mortel.

Dans son réquisitoire, la magistrate avait martelé que Franck Lasserre avait eu dix minutes entre "la première et la deuxième série de coups de couteau" pour reprendre ses esprits et "ne pas porter le coup fatal". "C'est un homme déterminé dans son projet criminel qui avait le temps de renoncer, il a préféré finir le travail", a-t-elle ajouté en soulignant que les éléments objectifs de la préméditation étaient réunis: repérage des lieux, port d'un couteau.

Franck Lasserre ne fera pas appel

"La justice a été rendue" a sobrement commenté le père de la victime, soulignant toutefois qu'il aurait "souhaité la perpétuité". L'avocat représentant le frère et le père de Frédéric Nadau, Me Yves Darmendrail, a estimé que "la peine est lourde mais proportionnelle à la réalité des faits reprochés". L'avocat de la défense, Me Thierry Sagardoytho, a rappelé que son client avait "revendiqué l'entière responsabilité de ce qui s'est passé" et indiqué qu'il ne fera pas appel du verdict.

L'affaire Nadau-Lasserre avait eu en 2012 un large écho médiatique en raison de la libération de Franck Lasserre pour un vice de procédure, son avocat n'ayant pu, un samedi matin, accéder à une audience portant sur la prolongation de sa détention, dans un tribunal aux portes fermées et au standard muet. La famille Nadau, ulcérée, en avait fait un symbole des dysfonctionnements de la justice, allant jusqu'à convoquer une marche de protestation et poursuivant l'État, finalement condamné en mars 2013 à lui verser 20.000 euros pour le préjudice subi.