Nouveau rebondissement dans l'affaire Benalla. Le Huffington Post a dévoilé jeudi 19 juillet une nouvelle vidéo montrant le collaborateur de l'Élysée agresser une seconde victime en marge d'une manifestation du 1er-Mai. La veille, le journal Le Monde publiait une première vidéo d'Alexandre Benalla, casque à visière de policier sur la tête, frappant un manifestant à terre place de la Contrescarpe, dans le 5e arrondissement de Paris.
Pendant 43 secondes, Benalla disparaît de la vidéo diffusée par le quotidien, entre le moment où il évacue une jeune femme de la rixe et celui où il revient pour agresser le manifestant. Les images déterrées par le pure player comblent ce vide.
Entre temps, Alexandre Benalla traverse la rue avec la jeune femme en compagnie d'un autre individu. Sur la vidéo du Huffington Post, il apparaît en train de bloquer la femme contre la devanture d'un café et tenter de la faire chuter au sol. "Arrêtez", crie alors la victime. Benalla écarte également un cycliste qui semble venir s'interposer. Le collaborateur de l'Élysée finit par laisser la jeune femme pour rejoindre l'autre côté de la rue. La victime, elle, reste prostrée, poursuit le journal en ligne.
Après les révélations du Monde, la commission des Lois de l'Assemblée nationale va se doter des prérogatives d'une commission d'enquête, selon la décision actée jeudi 19 juillet conformément à l'annonce de la présidence de l'Assemblée. La présidente de la commission des Lois, Yaël Braun-Pivet (LREM), sera corapporteure de ces travaux, avec le député LR Guillaume Larrivé, et auxquels sera associé le bureau de la commission, a-t-il été tranché à l'unanimité dans la soirée en présence de la presse.
Les pouvoirs d'enquête, conférés pour un mois, porteront sur "les événements survenus à l'occasion de la manifestation du 1er mai". Le programme des auditions - à huis clos sauf exception -, sera fixé vendredi par le bureau de la commission, avec l'objectif notamment d'entendre le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb dès lundi ou mardi, de source parlementaire.
La décision sur une commission d'enquête, réclamée depuis des heures par les oppositions, a été prise "sur proposition du président de l'Assemblée nationale et en accord avec les présidents de l'ensemble des groupes" lors d'une réunion convoquée en urgence, après plusieurs heures chaotiques où l'affaire Benalla a parasité les débats constitutionnels. Dans un premier temps, LREM avait opposé une fin de non-recevoir aux demandes de commission d'enquête sur les incidents du 1er-mai.
La demande de se transformer en commission d'enquête, votée par la commission des Lois dans la soirée avant la reprise des débats dans l'hémicycle, "sera aussitôt affichée et notifiée à la garde des Sceaux, au gouvernement et aux présidents de groupe", selon un communiqué de la présidence.
"La commission des lois pourra procéder à des auditions dans les prochains jours, sans tarder", a déclaré François de Rugy (LREM) à la presse. "Elle auditionnera sans doute dès demain", a tweeté Philippe Gosselin (LR), y voyant "un premier pas". Pour Richard Ferrand, patron des députés LREM et proche d'Emmanuel Macron, "nul doute que toute la lumière sera faite sur ces faits qui nous ont choqués". Son homologue du MoDem, Marc Fesneau, a salué une affirmation des pouvoirs du Parlement.
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