Encore traumatisé mais "sans rancœur ni colère". Un an après les faits, Benjamin Amsellem est "en pleine reconstruction", selon son avocat, mais attend "sereinement" son procès. Le 11 janvier 2016, alors que ce professeur de religion se rend au travail, un individu surgit et le frappe à coup de machette, parce qu'il était juif et portait une kippa. Le professeur s'en est sorti avec des blessures légères grâce à l'intervention des passants, mais son agression avait suscité une vive inquiétude parmi la communauté juive.
Âgé de 15 ans au moment des faits, son agresseur s'était révélé être un lycée radicalisé. Mis en examen pour tentative d'assassinat aggravée en raison de l'appartenance de la victime à une religion déterminée, et en relation avec une entreprise terroriste, il sera jugé les 1er et 2 mars prochain. Mais compte-tenu de son jeune âge, il devra se présenter devant le tribunal pour enfants de Paris, et non devant la cour d'assises. "Le tribunal pour enfants est le juge naturel des infractions commises par les mineurs.(...) La capacité de sanction du tribunal pour enfants est bien en-deçà de ce qu’une cour d’assises aurait pu prononcer. On ne peut pas aujourd’hui, (...), se permettre de voir ce genre de comportement insuffisamment réprimandé", déplore l'avocat la victime, Me Fabrice Larbi, contacté par LCI.
Il vit encore de manière très compliquée. Il ne passe pas une seule nuit normale et n'a pas repris le travail
L'avocat de Benjamin Amsellem, Me Fabrice Larbi
Benjamin Amsellem n'éprouve quant à lui aucun sentiment de vengeance selon son avocat. Il a d'ailleurs toujours appelé à ne pas céder à la peur ou aux amalgames. Mais il garde de son agression de graves séquelles psychologiques. "Il vit encore de manière très compliquée. Il ne passe pas une seule nuit normale et n'a pas repris le travail", explique Fabrice Larbi.
Depuis la prison, son agresseur aurait exprimé des remords. Des regrets qui arrivent "peu de temps avant le procès", estime Me Larbi, qui semble douter de la sincérité du jeune turc d'origine kurde de 16 ans, arrivé en France à l'âge de 11 ans. Au moment de son arrestation, il avait affirmé agir "au nom d'Allah" et vouloir "planter les juifs et les policiers", qu'il qualifiait de "mécréants". L'accusé se réclamait de l'organisation État islamique. Il risque jusqu'à 20 ans de prison.
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