Le 27 février 2015, Rodolphe et Graziella Jacquier rendent visite à leur fille Maureen. Mais quand ils arrivent au domicile de cette dernière, c'est le choc. La jeune femme de 19 ans gît dans une mare de sang. Elle a été tuée de 63 coups de couteau. Pour les enquêteurs il n'y a pas de doute, le meurtrier est un proche de la mécanicienne aéronautique.
Les policiers identifient trois personnes qui pourraient avoir le profil de suspect : l'ex petit-ami jaloux, le meilleur ami éconduit quelques mois avant le drame et l'homme qui partage la vie de Maureen depuis peu. Seul problème, leur ADN ne matche pas avec celui retrouvé sur la scène de crime. "On avait des suspects qui étaient beaux comme des soleils. On était persuadés que c'était un de ceux-là. Et l'ADN dit le contraire. La science dit le contraire. Donc on repart à zéro", indique Michel Mary, chroniqueur judiciaire, dans Enquêtes Criminelles.
Les enquêteurs poursuivent leurs recherches et procèdent à des prélèvements d'échantillons ADN des 150 les collègues de Maureen. La stratégie s'avère payante puisqu'une correspondance va être trouvée. L'ADN retrouvé chez Maureen matche avec celui de Sylvain Boulais.
Le jeune homme est également mécanicien chez Airbus, mais il s'agit surtout d'un très bon ami de Maureen Jacquier. Un garçon bien sous tout rapport. Pour ses proches, le meurtre barbare de Maureen Jacquier ne colle pas avec la personnalité de ce collègue qu'ils fréquentent quotidiennement sur les chaînes d'assemblage.
En garde à vue, Sylvain ne se démonte pas. Il est innocent. Les enquêteurs vont apprendre que le jeune mécanicien avait des vues sur Maureen. Cette liaison secrète arrange bien Sylvain Boulais, car elle expliquerait la présence de son ADN sur la scène de crime. Seulement les policiers n'y croient pas. Pour eux, il se serait rendu chez Maureen Jacquier pour la faire taire à jamais. Une vengeance par arme blanche parce que la jeune mécanicienne l'aurait violemment éconduit.
En janvier 2019, le jeune mécanicien ne parviendra pas à convaincre les jurés de son innocence et sera condamné à 30 années de réclusion criminelle. Le clan Boulais choisit alors de faire appel de cette décision et écrit à l'erreur judiciaire. Il dispose de solide arguments.
Les proches de Sylvain Boulais estime que l'enquête des policiers a été partielle et menée à charge contre Sylvain. L'ADN, par exemple, comme reine des preuves, ils n'y croient pas. Car lors de la perquisition menée au domicile de Sylvain, aucune trace de sang ou empreinte génétique de Maureen n'a été retrouvée. Or, selon eux, si Sylvain avait tué Maureen de 63 coups de couteau, il aurait été couvert du sang de sa victime.
Le camp Boulais dispose d'un autre atout de taille dans sa manche. Un témoignage crucial, complètement mis de côté par les policiers. Un témoignage qui innocenterait purement et simplement le jeune homme. Des voisins de Maureen Jacquier affirment l'avoir vue le vendredi 27 février 2015 vers 10h du matin passer devant leur maison.
Cela montrerait que Maureen Jacquier n'aurait pas été tuée en pleine nuit le jeudi 26 février 2015, mais le lendemain en fin de matinée. Une hypothèse crédible, car dans cette affaire, le médecin légiste n'a pas été capable de donner avec précision la date de la mort. Or, si Maureen a été tuée dans la matinée, Sylvain Boulais ne peut pas être l'auteur des faits. Il était localisé et présent ailleurs.
En mars 2020, lors de son procès en appel, Sylvain Boulais n'aura finalement pas réussi à convaincre la cour. Il est condamné à 30 années de réclusion criminelle. Une sentence assortie cette fois d'une peine de 20 ans de sûreté. Pour Martine Boulais, la maman de Sylvain, la justice vient de commettre une terrible erreur. "On est en train de briser toute sa jeunesse, sa vie. Il va sortir vers 45, 50 ans. Qu'est-ce qu'il aura devant lui ?", déplore-t-elle.
Sylvain Boulais s'est aujourd'hui pourvu en cassation. Il reste toujours présumé innocent. Dès lors, c'est un nouveau combat qui s'ouvre pour la famille Jacquier, qui, chaque jour, pleure leur fille Maureen.
>> Enquêtes Criminelles, c'est le magazine des faits divers sur W9, présenté par Nathalie Renoux. C'est aussi un podcast. Chaque semaine, Jean-Marie Goix raconte une affaire emblématique qui fait ou qui a fait la une de l'actualité.
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