Affaire Marchal-Charbonnier : le "petit génie" du bricolage sur YouTube est-il un tueur à l'explosif ?

Saint-Loup-de-Naud (Seine-et-Marne), le 7 mars 2017. Michel Charbonnier, ancien conseiller municipal, vient chercher son petit-fils Matthew à l’école du village. Seulement, à peine démarré, le véhicule de Michel explose. Le grand père de 64 ans et son petit-fils, qui fête ses 5 ans ce jour-là, sont tués sur le coup. Selon les experts, la voiture aurait été pulvérisée par un engin piégé. Dans cette petite commune de 800 habitants, c’est la stupéfaction.

"La terre s'est arrêtée de tourner", confie Mickaël, l'oncle de Matthew et fils de Michel à Enquêtes Criminelles. Il se souvient d'un grand-père et d'un petit-fils inséparables. "À défaut d'avoir un père, il y avait ce grand-père présent. Forcément, mon père avait cette figure paternelle. Quand vous n'avez pas de père, c'est compliqué, parce que vous voyez vos copains et vos copines qui ont leur papa et leur maman. Le petit, lui, il n'avait pas cette figure paternelle, sauf à travers mon père." 

Qui a bien pu s’en prendre au retraité et son petit-fils avec des méthodes dignes des règlements de compte entre mafieux ? Le mystère reste entier pendant 7 ans, jusqu’au 28 novembre 2024, lorsque l’ancienne maison de Michel Charbonnier, vendue après le drame, est soufflée en pleine nuit. Une charge explosive, placée dans le salon, cause la mort d’une femme de 31 ans et de graves blessures à son compagnon, âgé de 34 ans. 

Les voisins au cœur de l'enquête

L’enquête va s’intéresser tout particulièrement aux occupants de la maison mitoyenne. Pour Hélène, 73 ans, qui vit avec son fils Simon, 35 ans, les conflits de voisinage sont fréquents. Et puis le profil du fils intrigue : titulaire d’un BTS en électronique, c’est un "Mac Gyver", un "petit génie" qui partage à ses 135.000 abonnés sur YouTube des tutoriels de bricolage. À en croire certaines vidéos, "Yodur Métallique" - c'est son pseudo - est tout à fait capable de créer des bombes artisanales.

Le 16 décembre 2024, pendant que leurs deux maisons à Sourdun et Saint-Loup-de-Nau font l'objet d'une perquisition, Hélène et Simon Marshall sont placés en garde à vue. Mais 24 heures plus tard, en l'absence d'aveu, ils sont finalement relâchés tous les deux. Julien un ami de Simon prend sa défense. "Il a la capacité de faire beaucoup de choses, mais de réellement faire une bombe, ça, moi, je sais, il me l'a dit, c'est mort ! Jamais de la vie, il en ferait une... Pour une bonne raison : parce qu'il n'a pas envie de tâcher son image."

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Grâce aux perquisitions les policiers ont néanmoins les preuves qu'il leur faut et affiner le mobile probable de leurs deux suspects. De nouveau placés en garde à vue, Hélène et Simon Marchal sont mis en examen pour assassinat et tentative d'assassinat. Ils pourraient être à terme jugés par une cour d'assises et risqueraient alors la prison à perpétuité. Eux nient toujours les faits qui leur sont reprochés.

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