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Kitty Genovese
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En 1964, le décès de Kitty Genovese a été comptabilisé parmi les 636 homicides enregistrés cette année-là par la ville de New-York. Tous ont été oubliés à l'exception de celui de cette jeune femme. Soixante ans après, il continue d'agiter les imaginations car cette employée de restaurant de 28 ans n'a pas connu une mort ordinaire.
Elle a été poignardée devant des dizaines de témoins, la police en comptabilise trente-huit. Tous ont entendu ses cris d’effroi dans la nuit mais aucun ne lui a porté secours, ni même appelé la police.
L'affaire va tout de suite devenir le symbole de l'indifférence d'une société urbaine qui tourne le dos à l'entraide. Au fil des années, l'enquête va être analysée par une armée de psychiatres, relue et réinterprétée sans cesse par les journalistes et les sociologues. L'affaire va même entraîner la création du 911, le numéro américain des urgences.
Soixante ans après, le dossier demeure un cas d'école. Le quotidien The New York Times affirme que la police a dénombré trente-huit personnes qui ont entendu les cris de la malheureuse et même aperçu l'assaillant mais aucun n'a alerté les autorités. "C'est un nombre aléatoire. Des gens ont sûrement vu des choses et ont refusé de le dire. Le chiffre de trente-huit est sûrement plus élevé en réalité", affirme Catherine Pelonero, journaliste et invitée de L'Heure du crime.
Les témoins dans cette affaire se caractérisent par leur passivité. Deux psychologues, les docteurs Bibb Latane et John Darley ont publié un rapport sur le sujet : plus le nombre de témoins est élevé, moins la chance que ces derniers interviennent est élevé.
"À partir du moment où on est plusieurs à assister à une scène, la responsabilité d'intervenir ne nous incombe pas à nous plus qu'aux autres", précise Peggy Chekroun, professeure de psychologie sociale des comportements et cognitions à l’Université Paris Nanterre, dans L'Heure du crime.
La confiance de la population envers la police est également pointée du doigt. "La police de New York est vue comme une force qui arrive après les faits mais qui n'est pas là pour protéger les gens", explique Philippe Coste, correspondant aux États-Unis de plusieurs médias et invité de L'Heure du crime.
- Catherine Pelonero, journaliste et auteure du livre Kitty Genovese : A True Account of a Public Murder and Its Private Consequences, publié aux éditions Skyhorse.
- Peggy Chekroun, professeure de psychologie sociale des comportements et cognitions à l'Université Paris Nanterre.
- Philippe Coste, correspondant aux États-Unis de plusieurs médias.
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