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Affaire Guy Mauvillain : retour sur l'une des plus grandes erreurs judiciaires de l'après-guerre

PODCAST - En 1975, Guy Mauvillain, un comptable sans histoire se retrouve accusé du meurtre d'une vieille dame. Bémol : aucun élément ne prouve sa culpabilité.

Guy Mauvillain, est photographie lors de la révision de son procès le 26 juin 1985 devant la Cour d'Assise de Gironde.
Crédit : VINCENT AMALVY / AFP
L'affaire Guy Mauvillain
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Jeanne Rouxel
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Elle est encore considérée comme le symbole de l’erreur judiciaire. L'affaire Mauvillain, du nom de cet homme de La Rochelle, condamné à tort en 1975 à 18 ans de réclusion criminelle pour le meurtre d'une vieille dame de 76 ans, Elise Meilhan. 

Le 9 janvier 1975, cette ancienne professeure de piano est retrouvée le crâne fracassé à son domicile. C'est son voisin médecin qui découvre la scène. Encore vivante à ce moment, Elise Meilhan murmure au docteur une phrase glaçante, qui semble désigner l'auteur de cet effroyable geste. "C'est le mari de l’infirmière qui fait les piqûres, Madame Mauvillain", lance-t-elle avant de tomber le coma.

En l’absence de témoins et sans preuve matérielle, Guy Mauvillain, le compagnon de la soignante de la victime - décédée quelques jours après l'agression - fait rapidement figure de coupable idéal. Ce comptable sans emploi est connu de la justice : vingt ans auparavant, il a été condamné pour vol de voiture, complicité de cambriolage et proxénétisme hôtelier pour avoir loué un studio à une prostituée.

Un cas d'école

Dans L'Heure du Crime : les archives de Pradel, Me Dupeux du barreau de Paris, ancien avocat de Guy Mauvillain, revient sur cette affaire hors normes.

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"C'est le cas d'école de ce qui ne doit pas se faire dans la justice. Parce qu'on se trouve avec un meurtre. Non élucidé, sans aveu, sans témoin, sans arme du crime, sans mobile, sans rien, avec uniquement trois procès verbaux de trois personnes qui ont été entendues d'ailleurs très rapidement au tout début de la procédure", explique-t-il. 

Pendant 2.455 jours, Guy Mauvillain est incarcéré sur la foi d'une simple phrase. Soit 6 ans avant de bénéficier d'une libération conditionnelle. Et le calvaire ne s'arrête pas là. Pendant 4 ans, cet homme reste dans l'attente d'un procès en révision, pour que la justice reconnaisse enfin son innocence. Après onze ans de combat acharné, Guy Mauvillain est finalement acquitté à Bordeaux

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