Affaire Bétharram : la fille de François Bayrou révèle avoir été victime de violences

Hélène Perlant, fille de François Bayrou, révèle, mardi 22 avril, avoir été victime de violences lors d'un camp organisé par la même congrégation que celle de Notre-Dame de Bétharram. Elle n'a jamais informé son père de cette agression.

Le Premier ministre français François Bayrou, le 1er avril.

Crédit : THOMAS SAMSON / AFP

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La fille de François Bayrou a révélé mardi 22 avril avoir été victime, adolescente, de violences physiques lors d'un camp d'été organisé par la même congrégation que celle de Notre-Dame de Bétharram. Dans un entretien à Paris Match, Hélène Perlant raconte un épisode qui s'est produit lorsqu'elle était âgée de 14 ans.

"Dans cette colo, on était une quarantaine, moniteurs inclus. Un soir, alors qu'on déballe nos sacs de couchage, (le père, ndlr) Lartiguet me saisit tout d'un coup par les cheveux, il me traîne au sol sur plusieurs mètres et me roue de coups de poing, de coups de pied sur tout le corps, surtout dans le ventre. Il pesait environ 120 kilos", a-t-elle décrit.

"Pour parler crûment, je me suis urinée dessus et suis restée toute la nuit, comme ça, humide et prostrée dans mon duvet", a ajouté Hélène Perlant, aujourd'hui âgée de 53 ans. Son témoignage fait aussi partie du livre Le Silence de Bétharram d'Alain Esquerre, porte-parole du collectif des victimes, qui doit paraître jeudi 24 avril.

"Bétharram était organisé comme une secte"

La fille de François Bayrou dit ne jamais avoir prévenu son père. "Il ne sait pas que je suis victime et il ne sait pas que je vais témoigner comme victime", a-t-elle assuré. "Je suis restée trente ans dans le silence. En dehors de ça, pas une allusion, à personne. Mon père, j'ai peut-être voulu le protéger, inconsciemment, je pense, des coups politiques qu'il se prenait localement", a-t-elle relevé.

"Bétharram était organisé comme une secte ou un régime totalitaire exerçant une pression psychologique sur les élèves et les enseignants, pour qu'ils se taisent", a également souligné l'ancienne élève de l'établissement.

Le Premier ministre doit être entendu le 14 mai par la commission d'enquête parlementaire née du scandale Bétharram. Durant le mois d'avril, un ancien gendarme et un ex-juge qui ont enquêté sur la première plainte pour viol ayant visé un religieux de cet établissement catholique, ont indiqué que François Bayrou était intervenu dans cette affaire. Le Premier ministre a fermement démenti ces propos.

"Évidemment, on peut penser qu'il a eu toutes les infos. Mais lui, comme les autres parents, était très très intriqué politiquement, localement. Lui davantage. Mais je le mets au même niveau que tous les parents. Plus on est intriqué, moins on voit, moins on comprend. Et plus il y a de témoins, moins ça parle", a estimé Hélène Perlant auprès de Paris Match.

François Bayrou, maire de Pau, ancien député et président du conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques, nie avoir eu connaissance, dans le passé, des agressions physiques et sexuelles dénoncées par 200 anciens élèves de l'établissement.

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