Affaire Auradou-Jegou : pourquoi les deux rugbymen français ont-ils été innocentés ?

Les poursuites pour viol aggravé à l'encontre d'Oscar Jegou et Hugo Auradou ont été abandonnées ce mardi 10 décembre. L'audience s'est déroulée à huis clos mais le pôle judiciaire de Mendoza a envoyé un communiqué expliquant que la juge a décidé d’abandonner les charges pesant sur Hugo Auradou et Oscar Jegou car, "les faits ne constituent pas un délit". En somme, la justice argentine estime qu'il n'y a pas eu de viol.

Elle suit ainsi les réquisitions du parquet qui, début octobre, estimait qu'il y avait de trop nombreuses contradictions dans le récit de la plaignante, des incohérences majeures. Signe d'ailleurs que l'accusation à leur encontre s'affaiblissait : les deux rugbymen avaient déjà reçu l'autorisation de quitter l'Argentine et de rentrer en France dès le mois de septembre.

Plusieurs incohérences dans le discours de la plaignante ont remis en question son témoignage et les images de vidéosurveillance de cette nuit du 6 au 7 juillet ont plaidé en faveur de la défense. Après avoir fêté la victoire du XV de France contre l'Argentine en boîte de nuit, Hugo Auradou rentre à son hôtel accompagné de cette femme, une Argentine de 39 ans. Les vidéos de l'établissement ne collent pas avec le récit qu'en fait la plaignante. 

Une fois dans la chambre, elle décrit des viols avec une particulière violence par Hugo Auradou puis Oscar Jegou. Ces violences n'apparaissent pas non plus dans les constatations médicales. Enfin des expertises psychologiques ont conclu à l’absence de crédibilité de ses propos.

Une plaignante dévastée

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Les avocats respectifs des deux rugbymen de 21 ans se sont félicités : "justice est passée, ils sont innocents". Les deux joueurs ont déjà repris le rugby professionnel dans leurs clubs respectifs, Pau et La Rochelle. Ils sont désormais de nouveau "sélectionnables" pour rejouer avec le XV de France, a annoncé la fédération française de rugby.

La plaignante de son côté est "dévastée" et n’arrive pas à sortir de son lit, selon son avocate, qui a annoncé faire appel immédiatement de cette décision "infondée et très grave". Elle estime que ce non)lieu ne "prend pas en compte plusieurs éléments importants du dossier".