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Accident dans le Morbihan : "Il faut des campagnes choquantes", estime Jean-Yves Salin

REPLAY - Jean-Yves Salin est le délégué général de l'association Prévention routière. Réagissant à l'accident qui a coûté la vie à quatre adolescents dans le Morbihan, il juge les campagnes de prévention routières insuffisantes.

Accident de la route (photo d'illustration).
Accident de la route (photo d'illustration).
Crédit : FRED TANNEAU / AFP
Jean-Yves Salin, délégué général de l'association Prévention routière
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Charlie Vandekerkhove
Charlie Vandekerkhove

L'alcool est sans doute en cause dans l'accident qui a coûté la vie à quatre adolescents, à Rohan, dans le Morbihan. Le conducteur, qui conduisait sans permis, a été identifié et contrôlé positif à l'alcool. A bord de la fourgonnette, quatorze jeunes, âgés de 15 à 17 ans, qui rentraient d'une soirée privée dans la nuit de samedi à dimanche. Le véhicule est sorti de route, sans que l'on sache encore pourquoi.

Ce drame réunit à lui seul plusieurs facteurs de risques : l'alcool, l'absence de permis, et la surcharge du véhicule. Malgré son caractère extrême, il est représentatif des risques auxquels s'exposent les jeunes conducteurs, selon Jean-Yves Salin. Pour le délégué général de l'association Prévention routière, cet accident montre aussi que les campagnes de prévention et l'éducation routière sont insuffisantes. "Jusqu'à récemment, il n'y avait pas de campagne de prévention aux accidents de la route au lycée, rappelle-t-il. Ce sera fait à partir de la rentrée, nous avions demandé cette mesure."

Il faut beaucoup parler des risques pour que la prévention fonctionne.

Jean-Yves Salin

Avec son association, Jean-Yves Salin assurera bientôt 3 heures de sensibilisation auprès des élèves. "On va parler des risques", résume-t-il. "Il faut beaucoup parler avec les ados, et quand on est parent il faut parler de tout, rappelle le délégué général. Si on ne parle pas des risques, ou bien si on est très autoritaire, sans expliquer pourquoi certaines conduites sont dangereuses, ça ne marche pas", estime-t-il.

Outre les interventions en milieu scolaire, une nouvelle mesure prévoit de baisser le seuil du taux d'alcoolémie toléré pour les jeunes conducteurs. Mais pour Jean-Yves Salin, c'est encore une fois le dialogue qui permettra de faire évoluer les mentalités, et les campagnes de prévention, y compris violentes. "La publicité, ces dernières années, a choqué, et c'est ce qu'il faut faire, estime-t-il. Les témoignages de personnes accidentées sont très intéressants, il faut ensuite dépasser l'émotion, faire comprendre que ces mêmes comportements peuvent conduire à des accidents."

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