Accusé par certains en Europe d'entretenir l'ambiguïté sur son rapport à l'histoire soviétique, Vladimir Poutine a reconnu jeudi qu'imposer "par la force" le modèle socialiste dans les pays d'Europe de l'est au lendemain de la Seconde Guerre mondiale n'avait pas été "une bonne chose".
Les déclarations du président russe interviennent à l'approche du 70e anniversaire de la victoire de l'URSS contre l'Allemagne nazie. Moscou prévoit des célébrations en grande pompe pour l'anniversaire du 9 mai 1945 mais la plupart des dirigeants occidentaux les bouderont en raison du conflit en Ukraine.
"Le choix (de venir le 9 mai) appartient à chaque dirigeant politique. Certains ne veulent pas d'eux-mêmes venir, je l'admets, d'autres n'ont pas l'autorisation" de Washington de venir "même si nombre d'entre eux voudraient", a-t-il ironisé. Le président russe, qui a justifié dans le passé le bien-fondé du Pacte germano-soviétique de 1939 ou qualifié la chute de l'URSS de "plus grande tragédie géopolitique du XXe siècle", s'est néanmoins montré critique sur l'attitude de l'URSS de Staline au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
"Après la Seconde Guerre mondiale, nous avons essayé d'imposer notre propre modèle aux pays d'Europe de l'est, et nous l'avons fait par la force", a déclaré le président russe, admettant que ce "n'était pas une bonne chose". "Il faut le reconnaître", a-t-il insisté lors de sa séance télévisée annuelle de questions-réponses.
Le chef de l'État russe faisait référence à la mise en place après la Seconde Guerre mondiale de régimes communistes dans les pays de l'est de l'Europe, notamment la République tchèque, la Hongrie ou la Pologne. Pendant plus de quarante ans, ces pays du bloc socialiste ou du "bloc de l'est" étaient contrôlés plus ou moins directement par Moscou.
"Nous avons toujours l'écho" de la politique soviétique de l'époque, a estimé Vladimir Poutine tout en soulignant que les Etats-Unis avaient fait de même. "Les Américains se comportent d'ailleurs plus ou moins de la même façon en essayant d'imposer leur modèle partout dans le monde, et ils vont échouer eux-aussi", a assuré Vladimir Poutine.
Les tensions entre la Russie et les Occidentaux, qui l'accusent d'une implication directe dans la crise en Ukraine, ont ravivé une vieille polémique sur la mainmise de l'URSS de Staline sur les pays de l'Europe de l'est. Les pays baltes et la Pologne, qui furent occupés par les troupes soviétiques, craignent que la guerre en Ukraine par exemple soit le prélude à un bis repetita de l'Histoire. Récemment, le président polonais Bronislaw Komorowski a ainsi estimé que les Soviétiques ont certes "bien mis fin à l'occupation hitlérienne de la Pologne", mais "n'ont pas apporté la liberté".
Vladimir Poutine est par ailleurs revenu sur l'adoption par le Parlement ukrainien de lois mémorielles visant à la "désoviétisation" de l'Ukraine. Ces lois mettent sur le même plan les régimes soviétique et nazi et interdisent toute "négation publique" de leur "caractère criminel" ainsi que la "production" et "utilisation publique" de leur symboles - comme l'hymne, les drapeaux ou le célèbre marteau et faucille - sauf dans le cadre de quelques exceptions.
Le président russe a cependant estimé qu'"il n'y avait pas de raison de mettre le nazisme et le stalinisme au même niveau". "Tout en étant monstrueux du point de vue de la répression et des déportations de peuples entiers, le régime stalinien ne posait pas pour but d'anéantir" la population, a estimé Vladimir Poutine.
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