Le rapport des deux économistes, Jean Pisani-Ferry et Henrik Enderlein a été remis jeudi au ministre de l'Economie Emmanuel Macron et à son homologue allemand Sigmar Gabriel.
Jean Pisani-Ferry et Henrik Enderlein étaient chargés par les gouvernements français et allemand de donner des pistes de croissance pour les deux pays. Ils soulignent dans le rapport un "manque d'audace" français, qui doit amener la France à assouplir son marché du travail.
L'Allemagne quant à elle, risque "le contentement excessif". Elle doit investir, accueillir plus d'immigrés et encourager le travail des femmes.
Les économistes Pisani-Ferry et Enderlein jugent que la France doit donner aux entreprises la possibilité d'aménager plus facilement le temps de travail.
Cela passe par : - encourager l'embauche à durée indéterminée en rendant les coûts et délais des licenciements "plus prévisibles"
- enrayer les hausses de salaires déconnectées de l'activité en allongeant à trois ans au lieu d'un an le délai entre négociations salariales, ou en revoyant le mode de calcul du Smic.
La France devrait aussi "se donner un objectif" de dépenses publiques, en promettant de les ramener à 50% du Produit intérieur brut (PIB) contre 55% en 2013.
Le rapport n'est pas non plus avare de recommandations pour l'Allemagne où "le succès des réformes passées (...) détourne l'attention des sérieux défis de long terme".
La "principale faiblesse" de l'Allemagne est sa démographie, très ralentie, et pour y remédier "l'immigration doit augmenter", de manière à accueillir 300.000 personnes par an.
Le rapport préconise aussi d'encourager le travail des femmes, par la fiscalité et la loi, au lieu de décourager les mères de travailler à temps plein.
La première économie européenne devrait aussi investir 24 milliards d'euros supplémentaires dans les trois ans qui viennent, selon le rapport. Soit plus du double des 10 milliards d'euros d'investissements promis par Berlin d'ici 2018.
Enfin Jean Pisani-Ferry et Henrik Enderlein vont plus loin que le plan présenté mercredi par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui prévoit de dégager 21 milliards d'euros de fonds européens pour financer au total 315 milliards d'euros de projets.
Pour les économistes, cette mise de départ est insuffisante et il faudrait que les Etats mettent 30 milliards d'euros de plus sur la table. M. Juncker a d'ailleurs lui-même déjà appelé les capitales européennes à apporter leurs deniers à son initiative.
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