Des affrontements violents faisant des dizaines de blessés ont
éclaté dimanche 19 janvier à la fin d'une manifestation à Kiev de 200.000 opposants
pro-européens après l'adoption de nouvelles lois renforçant les
sanctions contre les contestataires. Au soir de cette journée, au
cours de laquelle plusieurs véhicules ont été incendiés et près de cent
personnes blessées, dont 70 policiers, le président Viktor Ianoukovitch
a promis de créer une commission avec des représentants de l'opposition
pour mettre fin à la crise politique, a annoncé un dirigeant de
l'opposition, Vitali Klitschko, après une rencontre avec le chef de
l'Etat.
"Le président s'est engagé à créer lundi matin une commission comprenant des représentants de l'administration présidentielle, du gouvernement et de l'opposition pour trouver une solution à la situation de crise", a déclaré l'ancien boxeur. La présidence a confirmé l'information peu après, précisant que la commission serait créée par le secrétaire du Conseil national de sécurité Andriy Klyuyev et qu'elle tiendrait sa première réunion lundi.
Alors que le rassemblement sur la place de l'Indépendance, aussi baptisée Maïdan, touchait à sa fin, plusieurs centaines de manifestants, certains portant des foulards ou des cagoules et armés de battes de baseball ou de chaînes, ont tenté de franchir un cordon de policiers non loin de la place pour se rendre vers le Parlement et se sont emparés de fourgons de police. Dans un accès de violence rarement vu depuis le début de la contestation, ils ont mis le feu à deux d'entre eux, ainsi qu'à cinq autobus, et lancé des pierres et des fumigènes mais aussi des cocktails Molotov sur les forces de l'ordre. Celles-ci ont répondu par du gaz lacrymogène, des grenades assourdissantes et des coups de matraque.
Près
de trois heures après le début des affrontements, la police a employé
des canons à eau, par -7°, sans pour autant parvenir à disperser les
protestataires, selon des témoins interrogés par l'AFP. La police a
démenti avoir fait usage de canons à eau. Quatre participants aux heurts ont été arrêtés, a indiqué le ministère de l'Intérieur dans la soirée. Selon
les services médicaux, 24 personnes ont été blessées et trois
hospitalisées. La police a, elle, chiffré à 70 le nombre de ses hommes
blessés. Selon le ministère de l'Intérieur, certains de ces
derniers ont subi des traumatismes crâniens. L'un d'eux a été attrapé
par les protestataires et passé à tabac.
Avant d'aller rencontrer le président, le boxeur et leader de l'opposition Vitali Klitschko a appelé au calme et demandé au chef de l'Etat de "retirer la police". "La violence ne mène à rien sauf au bain de sang", a déclaré aux manifestants Arseni Iatseniouk, responsable du parti de l'opposante emprisonnée Ioulia Timochenko, appelant à ne "pas céder aux provocations". La Maison Blanche a appelé à la fin immédiate des affrontements et a brandi la menace d'éventuelles sanctions. "Nous sommes très inquiets par la violence d'aujourd'hui dans les rues de Kiev et nous appelons toutes les parties à une désescalade immédiate de la situation", a déclaré la porte-parole du Conseil national de sécurité Caitlin Hayden.
Plus tôt, l'ambassade des Etats-Unis à Kiev avait appelé le gouvernement à engager immédiatement des négociations "avec toutes les parties". Dans l'après-midi, près de 200.000 personnes avaient protesté de manière pacifique sur Maïdan, bravant les nouvelles lois promulguées vendredi par Ianoukovitch qui introduisent ou renforcent les sanctions à l'encontre des manifestants. Les responsables politiques de l'opposition ont toutefois été sifflés par la foule, qui leur reproche de ne pas avoir de plan d'action et de vrai leader.
Le mouvement
de contestation avait réussi à mobiliser des centaines de milliers de
personnes en décembre après le refus du président Ianoukovitch de signer
un accord d'association avec l'UE au profit d'un rapprochement avec la
Russie. Mais il s'est un peu essoufflé quand Kiev a signé le 17
décembre avec Moscou des accords économiques permettant au pays d'éviter
une faillite imminente. L'adoption des nouvelles lois semble avoir mobilisé plus de gens que lors des dernières manifestations. Les
textes, votés à main levée en plein chaos au Parlement, prévoient des
peines de prison de 15 jours pour l'installation non-autorisée de tentes
ou d'estrades dans des endroits publics et jusqu'à cinq ans de prison
pour les personnes bloquant des bâtiments officiels.
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