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Le révolutionnaire burkinabé Thomas Sankara a été assassiné en 1987
Crédit : Alexander JOE / AFP
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C'est un héros burkinabé, africain, mondial, qui est mort sous les balles le 15 octobre 1987, à 37 ans. Thomas Sankara, ancien président du Burkina Fasso, a été assassiné il y 30 ans. Un meurtre qui a des teintes politiques, menées par des proches de Blaise Compaoré, selon l'enquête. Ce dernier investit d'ailleurs le poste de chef de l'État après la disparition de son "ami intime", comme le qualifie le Huffington Post.
Mardi 28 novembre, Emmanuel Macron en visite à Ouagadougou a promis la déclassification de tous les documents français autour de cet assassinat. Quelques années avant le drame - qui a coûté la vie à 12 autres personnes -, la France était encore colonisatrice du pays, qui s'appelait alors Haute-Volta. Surtout que Paris n'a jamais complètement lâché ses anciennes colonies africaines. Ces documents sont restés tabous pendant les 27 ans de pouvoir de l'ancien président Blaise Compaoré, qui a succédé au "père de la révolution".
Ce dernier, qui vit en exil en Côte d'Ivoire depuis 2014, est soupçonné d'avoir participé au complot par de nombreux Burkinabè, qui y voient aussi la main de la France, ancienne puissance coloniale qui aurait été gênée par la politique anticolonialiste de Thomas Sankara.
Car Thomas Sankara, c'est l'incarnation de l'anticolonialisme panafricain, de la lutte contre le colonialisme et l'impérialisme, comme le résume RFI dans une série de portraits qui lui est consacré. Dans ses discours, il scandait "à bas l'impérialisme, à bas le néo-colonialisme !"
Les dirigeants sud-américains et la jeunesse africaine le considèrent encore comme "l'un des personnages les plus marquants de l'histoire du XXe siècle", à en croire la radio référente dans l’actualité africaine.
Son influence va donc au-delà du petit pays coincé entre le Mali, le Niger, le Bénin, le Togo, le Ghana, et la Côte d'Ivoire. Thomas Sankara va même jusqu'à critiquer la politique raciste instaurée en Afrique du Sud, et le président français François Mitterrand pour avoir invité le chef d'État sud-africain à Paris.
Il est le premier dirigeant africain à s'être rendu dans le quartier d'Harlem, l'un des ghettos de la communauté afro-américaine aux États-Unis. Il est aussi resté quatre ans à la tête de son pays, à partir de son coup d'État victorieux le 4 août 1983, et a pris des airs de "Che Guevara africain", comme l'ont renommé ses partisans.
"À la tête d’un Comité national de la révolution, celui qui gouverne en treillis-pistolet à la ceinture, se déplace dans une Renault de modèle R5 hors d’âge et joue de la guitare, fascine autant qu’il effraie l’ex-métropole française comme les anciennes colonies encore fermement engoncées dans les systèmes de parti unique", décrit l'AFP.
"Gloire au peuple, pouvoir au peuple", scandait aussi l'idole africaine au treillis et béret rouge. La déclassification des documents français autour de sa mort pourront peut-être faire la lumière sur la vérité de son assassinat. Notamment de savoir si la France a eu un quelconque rôle dans sa disparition.
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